Face à la concurrence grandissante d’Internet et, dans une moindre mesure, du livre numérique, les gérants des petites librairies indépendantes ne baissent pas les bras. A Nice, ils ont préparé leur riposte.
Créée en 2005, l’Association des libraires à Nice, qui regroupe aujourd’hui neuf enseignes, s’apprête à mettre en place une nouvelle initiative. «Le site Amazon écrase tout le monde et représente 80 % des ventes d’ouvrages en ligne. C’est un véritable danger et tous les petits libraires se battent au quotidien», confie Xavier Ollivrin, président de l’association.
Après Paris ou encore Toulouse, c’est au tour de ces patrons niçois de présenter au moins de juin un site web qui devrait faciliter la vie des mordus de lecture. «Nous avons décidé de réagir avec la création d’un site intitulé Libraires à Nice. Les internautes pourront y entrer la référence du livre recherché et le site indiquera dans quelle librairie il est disponible. Ainsi, l’achat d’un livre sera encore plus rapide qu’une livraison Amazon…» détaille Xavier Ollivrin, qui ne manque pas de rappeler également que «le contact, la convivialité d’une librairie et les conseils» ne se trouvent que dans les allées des «vraies» boutiques.
Le site en question devrait être officiellement présenté à l’occasion du prochain Festival du livre à Nice du 7 au 9 juin.
Le livre numérique ne décolle pas
Avant Internet l’ennemi numéro un des petits libraires était les mégastores tels que Virgin ou la Fnac. «On les voit disparaître peu à peu de l’horizon, explique Xavier Ollivrin. En témoigne la situation de Virgin qui ne va pas bien, puisque l’enseigne devrait fermer à Nice à la fin juin. La librairie à Nice se porte du coup un peu mieux…»
Aujourd’hui, ce sont les librairies spécialisées qui tirent le mieux leur épingle du jeu. «Celles spécialisées dans la bande dessinée, par exemple, ou dans le bien-être et la spiritualité, comme la librairie Tao», assure le gérant de BD Fugue Café, situé rue d’Angleterre.
Autre concurrent sur lesquels les libraires indépendants gardent un œil attentif : le livre numérique. «Pour le moment, il reste marginal en France. Puis ces machines sont faites pour durer deux ans, il faut donc être un très grand lecteur pour en avoir l’utilité… En plus, dans notre région très ensoleillée, ce n’est pas vraiment l’idéal», explique Xavier Ollivrin, avant d’ajouter que «la menace viendra plutôt dans le piratage et la gratuité…»
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