Jean Paul Gaultier a imaginé une femme à la fois dure et guerrière mais aussi féminine et bohème pour sa collection pour l'automne et l'hiver prochains, présentée samedi pendant la semaine de la mode parisienne.
La lumière s'éteint dans la salle Wagram à Paris. Des ombres chinoises apparaissent: certaines sont immobiles et d'autres commencent à bouger. Ces dernières arrivent sur le podium.
Le premier mannequin porte un pantalon en cuir très moulant, façon leggings, et une veste couleur nude comme une cuirasse, qui dessine les seins, avec des basques sur les hanches. Le deuxième mannequin porte la même veste, en beige, mais avec une jupe noire en mousseline, transparente, légère.
Jean Paul Gaultier explique en coulisses avoir eu "une inspiration rock et médiévale" pour cette collection. "J'étais parti d'une cuirasse", poursuit-il. La femme Gaultier pour l'hiver prochain, "c'est un peu comme une espèce de guerrière, une silhouette un peu forte, mais en même temps avec un côté très féminin", avec des jupes en mousseline. "C'est un mélange des deux, une bohème, mais qui se protège", ajoute le couturier.
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La collection est un patchwork, avec des matières très variées: du feutre, de la mousseline, du cuir, de la fourrure, déclinés en noir, marron mais aussi bordeaux, violet, vert très foncé. Les couches se superposent, pour faire face à l'hiver. La transparence de la jupe qui arrive juste au-dessus des chevilles laisse voir le corps du mannequin et deviner des leggings en cuir. L'ensemble est sexy.
Des brillants ou des strass, accompagnés de franges, viennent parfois égayer les silhouettes. Le décors du défilé apparaît en motif sur des robes et des jupes, sous la forme de carreaux "un peu abstraits, un peu seventies", avec le dessin des ombres chinoises.
Et comme d'habitude chez Gaultier, coiffure et maquillage sont des éléments essentiels du look. Les mannequins ont deux longueurs de cheveux: leurs cheveux longs et une perruque courte avec une coupe plus masculine. Le sourcil reprend ce côté masculin-féminin: il est dessiné très épais mais affiné à la fin. "C'est les sourcils (des années) 80 mais très féminins", souligne Jean Paul Gaultier.
Après le défilé, il prend le temps d'embrasser quelques-uns de ses invités, comme l'ex-top model Farida Khelfa ou le mannequin Coco Rocha. Il plaisante avec une dame qui s'exclame: "Je suis en extase complète. Je pleure à l'intérieur!".