La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a confirmé son attachement au mécénat d'entreprise, que Bercy voudrait réduire, parce qu'il est "indispensable à la création", dans une interview jeudi à Radio Classique.
"Ma position n'a pas variée, je considère que le mécénat est indispensable aujourd'hui à la création" a-t-elle répondu à une question sur des rumeurs qui faisaient croire que la ministre de la Culture y était opposée.
Le quotidien Libération avait révélé la semaine dernière un plan de rabotage des niches fiscales incluant la division par deux de l'abattement proposé aux entreprises pour leur action de mécénat. En contrepartie, Bercy envisageait de supprimer le plafond de l'abattement qui correspond actuellement à 0,5% du chiffre d'affaires. Au ministère de l'Economie on avait indiqué que les arbitrages étaient en cours pour ces propositions.
Selon Mme Filippetti, il y a bien "chaque année à Bercy une sorte de marronnier fiscal et comme ils cherchent des économies partout, ils tentent de grappiller un peu d'argent y compris sur le mécenat et moi je m'y oppose".
La ministre de la Culture a estimé une nouvelle fois qu'il s'agirait d'une "atteinte à un mécanisme qui fonctionne même s'il doit être amélioré". Pour ce faire elle a évoqué la création d'une "charte éthique" sur le mécenat qui serait diffusée sur le réseau des PME, "parce qu'aujourd'hui le mécanisme des seuils ne leur est pas favorable lorsqu'on le limite à 0,5% du chiffre d'affaires".
Mais, a-t-telle insisté, "cela ne serait surtout pas une bonne économie pour l'Etat" expliquant que "l'argent qui serait perdu venant du secteur privé devrait être compensé pour entretenir nos musées par des subventions d'Etat".
Interrogée sur une éventuelle entrée des oeuvres d'art dans le calcul de l'impôt sur la fortune (ISF), Mme Flippetti a parlé d'une "question tout à fait anecdotique" ajoutant que "le fond du sujet c'est bien qu'on puisse continuer à poursuivre cette politique de citoyenneté culturelle en l'améliorant parce qu"elle est efficace pour nos établissements et pour les finances de l'Etat".