La mairie de Budapest a évoqué vendredi un possible retrait de la course à l'organisation des JO 2024, alors que des opposants ont annoncé avoir recueilli largement assez de signatures pour déclencher l'organisation d'un référendum contre cette candidature.
«S'il s'avère qu'un nombre suffisant de Budapestois ont signé pour un référendum, j'envisagerai sérieusement un retrait de la candidature», a affirmé vendredi à la presse le maire Istvan Tarlos. Les opposants ont annoncé avoir recueilli près de double du quorum nécessaire à l'organisation d'un référendum local. Ces signatures doivent encore être vérifiées par le Comité électoral municipal.
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Lancée il y a un mois par un mouvement de jeunes opposants, Momentum, une pétition pour l'organisation d'un référendum anti-JO a recueilli 266.151 signatures, a annoncé ce collectif vendredi.
La question proposée est la suivante: «Etes-vous d'accord avec l'idée que la municipalité de Budapest retire sa candidature à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques en 2024?»
Le quorum nécessaire pour que la consultation locale soit organisée est de 138.000 signatures, soit 10% du corps électoral de la capitale hongroise. Le Comité électoral municipal a désormais 45 jours pour vérifier la validité des signatures et confirmer le cas échéant que ce chiffre est bien atteint.
Les villes allemandes de Hambourg et Kiel avaient renoncé à leur candidature commune aux JO 2024 à la suite d'un référendum en décembre 2015. Rome avait également jeté l'éponge en septembre dernier, après un changement de majorité municipale.
Le coût du projet dénoncé
Considéré comme un outsider face aux poids lourds Paris et Los Angeles, Budapest a choisi de jouer la carte d'une candidature «modeste» et «à taille humaine», avec un budget d'investissements spécifiques limité à 2,4 milliards d'euros.
Momentum a toutefois dénoncé le coût du projet, pointant tout particulièrement les risques de «corruption» qu'il comporte. La candidature de la capitale hongroise a par ailleurs cristallisé les mécontentements contre le Premier ministre conservateur Viktor Orban, un fervent partisan de celle-ci. L'opposition de gauche s'est massivement mobilisée pour la collecte de signatures.
Déjà en lice à cinq reprises - y compris pour les premiers Jeux de l'ère moderne, en 1896 -, la Hongrie a vu toutes ses candidatures échouer, Moscou étant la seule ville d'Europe orientale a avoir décroché l'organisation des JO d'été, en 1980.
Le mois dernier, M. Tarlos, qui appartient au parti Fidesz de M. Orban, avait conjuré ses administrés de ne pas souscrire à l'organisation du référendum, soulignant que les sportifs hongrois "méritent" ces jeux.
Le nom de la ville-hôte des JO 2024 sera dévoilé le 13 septembre à Lima par le Comité international olympique (CIO).