Avec un total de médailles bien en deçà des attentes, la délégation nord-coréenne s’expose à des sanctions de la part du dictateur Kim Jong-Un à leur retour à Pyongyang.
À son arrivée à Rio le 28 juillet dernier, Yun Yong-Bok, haut fonctionnaire de la délégation nord-coréenne avait annoncé : «nous n’avons pas fait tout ce chemin pour rapporter un maigre total de cinq médailles d’or». Une manière d’annoncer la couleur et les hauts objectifs du leader nord-coréen, Kim Jong-Un. Selon le Korea Times, l’objectif que ce dernier avait fixé s’élevait à cinq médailles d’or et douze autres médailles.
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Un moins bon bilan qu'à Londres
En fin de compte, les 31 athlètes nord-coréens ont remporté deux médailles d’or, trois d’argent et deux de bronze, un résultat décevant pour le pays qui était reparti des Jeux de Londres 2012 avec quatre médailles d’or et deux de bronze.
Si les vainqueurs peuvent s’attendre à des retombées positives, les autres peuvent craindre la colère du dictateur nord-coréen, comme l’explique Toshimitsu Shigemura, professeur à l’université Waseda de Tokyo, pour qui «ceux qui ont remporté une médaille seront récompensés avec de meilleurs allocations, une amélioration de leur logement, de meilleures rations alimentaires, une voiture et peut être d’autres cadeaux du régime, mais Kim va être déçu et en colère de ces résultats».
Les mines de charbon, un risque réel
Parmi ceux qui risquent de subir la vindicte du leader de Kim Jong-Un figure Om Yun-Chol. Médaillé d’or d’haltérophilie aux Jeux de Londres en 2012, il n’a cette fois obtenu que la médaille d’argent alors qu’il faisait figure de grand favori. Toshimitsu Shigemura explique ainsi que «ceux qui ont donné l’impression de ne pas se donner à fond, ou dont les résultats sont en baisse sont susceptibles d’être punis en étant relogés dans des habitations de mauvaise qualité, en voyant leurs rations alimentaires baisser ou dans le pire des scénarios en étant envoyé dans les mines de charbon».
On se rappelle ainsi qu’après la Coupe du Monde 2010 de football, qui avait notamment vu la Corée du Nord être humiliée par le Portugal 7-0, un certain nombre de joueurs et de membres du staff avaient été envoyés dans des centres de «rééducation», ou envoyés dans les mines. Selon Toshimitsu Shigemura, «ceux qui ont été envoyés dans les mines à l’époque ont été autorisés à en revenir après un ou deux ans. La même chose pourrait arriver à certains athlètes».
«Un accueil chaleureux»
Kim Myong-Chol, directeur du Centre pour la paix entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, et considéré comme un porte-parole officieux du régime de Pyongyang estime pour sa part que les athlètes sur le retour recevront «un accueil chaleureux, et seront traités comme des héros». À ses yeux, la prestation des athlètes nord-coréens fut «très bonne, même si nous n’avons pas fait aussi bien qu’à Londres», a-t-il déclaré au Telegraph. Il l’assure, «il n’y aura pas de punitions, mais des encouragements pour les pousser à faire mieux lors des prochains Jeux Olympiques».