Le ministère de l’Économie tablerait sur la hausse conséquente d’une taxe ciblant le secteur aérien dès l’an prochain afin de récupérer un milliard d’euros pour la présentation du budget 2025, selon plusieurs journaux français spécialisés.
Une rumeur qui prend de l’ampleur. En marge du discours de politique générale prononcée par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, ce mardi, une rumeur indiquant la hausse d’une taxe destinée au secteur aéronautique en 2025 a pris de l’ampleur dans les journaux spécialisés en France.
Selon Les Echos, Bercy plancherait sur le doublement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA) afin de récupérer un milliard d’euros dans le nouveau budget, présenté par le gouvernement dans les prochains jours, pour l’an prochain.
Initialement introduite en France en 2006 par Jacques Chirac afin de financer la lutte contre le Sida, la TBSA a progressivement évolué pour permettre d’obtenir des financements plus variés en taxant via ce biais les transporteurs aériens.
«Cela fait quelques jours que nous avons été mis au courant. Le milliard d'euros de taxes supplémentaire, c'est du concret», a confirmé Pascal de Izaguirre, le président de la FNAM, représentant le syndicat patronal du secteur aérien, à Capital.
Une taxe qui devrait plus que doubler en un an
L’idée, déjà évoquée par l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire, doit permettre de faire doubler les recettes liées à cette taxe pour Bercy en un an. A titre de comparaison, ces dernières passeraient ainsi de 460 millions d’euros par an en 2024 à un milliard d’euros de recettes l’an prochain.
Cette hausse représenterait pour Transavia et Air France un coup direct de 280 millions d’euros en 2025, alors que cette somme était de 140 millions d’euros en 2024. Or, cette dépense représentait déjà près de 30% de l’enveloppe totale payée par les compagnies aériennes françaises chaque année.
Une répercussion directe sur les prix des billets d’avion
«Nos compagnies françaises sont ressorties très touchées de la période Covid. Nous n'avons pas les capacités financières de supporter un milliard d'euros de taxation supplémentaires vu notre situation. L'impact serait forcément répercuté sur les prix des billets», a conclu Pascal de Izaguirre.
Dans les faits, cette taxe évolue progressivement à mesure que le trajet effectué en avion est long. Selon le calcul des Echos, la TBSA pour chaque compagnie aérienne française pourrait ainsi passée de 63 à 200 euros entre 2024 et 2025 pour un vol long-courrier en classe affaire. Dans la même veine, elle grimperait de 7,51 à 60 euros sur la même période pour un trajet de plus de 5.000 kilomètres effectué en classe économique.