À partir de ce lundi, les supermarchés devront afficher des étiquettes informatives pour lutter contre la «shrinkflation». Ces affiches auront pour but d'avertir les clients sur les produits dont la quantité a été réduite, tandis que le prix est resté inchangé ou a augmenté.
Lait, lessive, pâtes... De nouvelles étiquettes apparaissent sur les produits des supermarchés. À partir de ce 1er juillet, les consommateurs français bénéficieront d'une plus grande transparence sur la shrinkflation, une pratique consistant à réduire la quantité d'un produit tout en augmentant son prix. Désormais, ce phénomène devra être clairement signalé dans les rayons des supermarchés.
La shrinkflation, contraction de «shrink» (réduire) et «inflation», est une technique légale mais souvent méconnue. Jusqu'à présent, elle pouvait passer inaperçue des consommateurs. Cependant, avec l'entrée en vigueur d'un nouvel arrêté gouvernemental début mai, la donne change.
une étiquette désormais obligatoire
Désormais, tous les magasins de plus de 400 m2 sont tenus d'afficher une étiquette à côté des produits concernés. Cette étiquette doit spécifier explicitement : «Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix a augmenté de X% ou de Y euros».
Cette signalétique sera affichée «pendant un délai de deux mois, à compter de la date de la mise en vente du produit dans sa quantité réduite», précise le texte paru au Journal officiel le 4 mai.
Quelle efficacité ?
Cependant, certains soulignent que cette nouvelle règle, fraîchement mise en place, pourrait être rapidement détournée.
Grégoire Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation de l'UFC-Que Choisir, a exprimé son scepticisme lors de son intervention sur RMC dimanche dernier, qualifiant le dispositif de «peu efficace».
Shrinkflation: Le décret qui entre en vigueur lundi ne sera "pas efficace" selon Grégoire Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation de l'UFC-Que Choisir#MatinaleWERMC pic.twitter.com/0dSmVTwRaN
— RMC (@RMCInfo) June 30, 2024
Il a notamment mentionné que les industriels pourraient éviter l'affichage en accompagnant les réductions de quantité par une légère baisse de prix. «Les professionnels pourraient prétendre qu'il s'agit d'un conditionnement différent, ou d'un nouveau produit, ce qui les dispenserait de l'étiquette,» a-t-il expliqué.
D'ailleurs, selon 60 Millions de Consommateurs, il n'est même pas certain que ces étiquettes apparaissent dans les rayons. Les grandes marques disposent de nombreux formats leur permettant de modifier le poids de leur contenu à leur guise, échappant ainsi à cette réglementation.