En France, les antivols sur les produits alimentaires répondent à des cas isolés. À Marseille, un magasin de l’enseigne Monoprix a fait scandale avec ses tablettes de chocolat cadenassées. L’entreprise Thoonsen, productrice d’antivols, a rassuré sur l’utilisation «ponctuelle» de ce dispositif.
Les commerçants commandent aux entreprises expertes en antivols différents modèles pour leurs produits en vente. Très faible part de ce marché de la sécurité, l’alimentation est ciblée localement, comme à Marseille (Bouches-du-Rhône), ou lors de grands événements, tels que les fêtes de fin d'année.
«Même si ce n’est pas rentable pour les commerçants, ils se munissent d'antivols parce qu’ils en ont marre de se faire voler», a expliqué à CNEWS Fanny Thoonsen, responsable des ventes chez la société Thoonsen, spécialisée en solutions antivols.
Cet organisme est le fournisseur de nombreuses grandes enseignes de distribution en France et à l’étranger, dont Monoprix. L'entreprise française du commerce et de la distribution s'est dotée de boîtiers en plastique munis d'un antivol pour sécuriser ses tablettes de chocolat. Un dispositif de sécurité dont le prix ne se répercute pas en caisse, a confirmé cette dernière.
INSOLITE | Des antivols ont été installés sur des tablettes de chocolat dans un Monoprix à Marseille. (témoins)
Dire que l'antivol coûte plus cher que le produit lui-même... On en est là quoi. pic.twitter.com/xkGZLeJSEX— La phalange Gaulliste (@ivarsigurdson) October 15, 2024
De plus en plus sollicitée pour des demandes particulières, la société spécialisée en solutions antivols a remarqué que, malgré les hausses des vols à l’étalage, les boîtiers aperçus sur les tablettes de chocolat à Marseille sont rares. «On en fournit davantage sur des produits à la mode, comme les cartes Pokémon. Nos antivols sont sensibles aux tendances ou aux périodes de l’année», a indiqué Fanny Thoonsen.
Du foie gras aux cartes Pokémon
À la période de Noël, il est courant d'acheter des blocs de foie gras ou du caviar sous antivol. Ce sont ces produits de luxe plutôt onéreux, comme l’alcool, et même «de plus en plus, les produits de cosmétiques haut de gamme», qui sont protégés par ces boîtiers en plastique.
Parfois, certains articles sont plus susceptibles d'être dérobés localement, dans le magasin d'une seule ville. «On a eu, pour un magasin, une demande d’antivols sur les recharges des brosses à dents électriques de la marque OralB, mais, encore une fois, ce n’est pas national», a affirmé la responsable des ventes de la société Thoonsen.
Doit-on s’attendre à une hausse des antivols alimentaires ? À priori non. En France, la mise sous protection des produits alimentaires reste très ponctuelle, car cela a «un coût humain avant tout». Il faut installer les dispositifs de sécurité, les enlever en caisse, les trier, puis les reposer. Une pratique qui demande du temps et de l’argent.
Pas de vol, pas de violence
Pourtant, la hausse de la demande des antivols n’est pas anodine. Pour Fanny Thoonsen, l’objectif principal serait de dissuader les délinquants, en «évitant les altercations ou violences aux portiques de sortie. De nombreux vigiles ou responsables de groupes de caisses se font attaquer lorsqu’ils arrêtent les suspects à l’alarme de sortie.»
En France, en 2022, il y a eu une hausse importante des vols à l’étalage de plus de 14% par rapport à 2021. Aucune région n’est particulièrement plus touchée. «Plus il y a de consommateurs, plus il y a de vols. Ainsi, l'augmentation impacte davantage les grandes villes», a conclu Fanny Thoonsen.