Avec 910 agences immobilières déclarées défaillantes en France l’an dernier, l’année 2023 a été la plus rude pour l'immobilier depuis plus d’une décennie. En cause : la baisse du pouvoir d’achat couplée à la hausse de l’inflation et à l’explosion des taux d’intérêt dans le secteur.
Une année noire pour l’immobilier français en raison de la crise économique. D’après une étude du cabinet spécialisé Altares relayée par Le Figaro, 887 agences immobilières se sont déclarées en cessation de paiements et 23 autres ont engagé des procédures de sauvegarde l’an dernier.
Ce total de 910 agences jugées comme défaillantes n’a plus été aussi élevé dans l’Hexagone depuis 2009, une année record sur ce point avec 1.244 agences en grande difficulté économique à cette époque.
«Sur l’ensemble de l’économie, le nombre de défaillances a bondi de près de 30% par rapport à 2022. Sur les seules agences, la hausse atteint 116%», a analysé Thierry Millon, le directeur des études d’Altares, dans les colonnes du journal français. A titre de comparaison, cette hausse des faillites a été quatre fois plus importante dans ce secteur que dans les autres entreprises, toujours selon cette source.
Pour expliquer cette crise immobilière, Thierry Million a mis en avant trois facteurs économiques durement impactés par une économie française en berne. Il a souligné «la baisse de budget des ménages et la hausse des taux», qui tous deux couplés à l’explosion de l’inflation dans l’Hexagone ont entrainé «une baisse des transactions immobilières».
Une crise de l’immobilier amenée à se durcir en 2024
Malgré une «baisse des taux» annoncée et un «ralentissement de l’inflation» attendu cette année, l’expert ne s’est pourtant pas livré à des prédictions optimistes.
«La trajectoire actuelle n’offre pas vraiment de perspective d’amélioration. Alors on peut supposer que le plafond des 1.000 défaillances sera sans doute franchi en 2024», a prophétisé le spécialiste.
En effet, même si les indicateurs économiques reviennent dans le vert en ce début d’année, les effets ne devraient s’en faire ressentir sur le marché de l’immobilier qu’en fin d’année.
«L’économie devrait retrouver des couleurs au deuxième semestre, mais difficile de dire si cela suffira à retourner le marché immobilier», a conclu Thierry Million.