Selon l’Association internationale du transport aérien (Iata), laquelle s’occupe de 82% du trafic avec 290 compagnies, la transition énergétique coûterait « environ 1,550 milliards de dollars » d’ici à 2050. Ce plan de décarbonation, servant à réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère, pourrait avoir de réelles répercussions sur les prix des billets.
Alors que les questions écologiques sont désormais incontournables, que les compagnies aériennes du monde entier se sont engagées à « zéro émission nette » en 2050 et qu’un plan européen a été mis en place pour tendre vers une réduction des émissions de carbones de 55% d’ici à 2030, l’industrie de l’aviation a décidé de prendre des mesures radicales.
Des investissements dans de nouveaux appareils
D’abord, qui dit décarbonation et protection de l’environnement, dit investissements dans de nouveaux appareils : plus économes et fonctionnant avec des énergies nouvelles (l'hydrogène par exemple). De plus, dans certaines zones, à l’instar de l’UE, une filière de carburants durables – qui représente entre 20% et 30% des coûts - est en train de voir le jour et sera rendue obligatoire avec le temps. Problème : ces carburants sont bien plus chers que les huiles usagées. Pour Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, « il faut massifier la production pour faire baisser les prix. »
Or, pour l’instant, l’évolution de ces carburants reste timide, ce qui participe à une hausse des prix des billets. Comme le dit le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné, « croire que cette énergie sera au même coût, c’est un Graal, on en est loin. » En clair, les consommateurs devront mettre la main au portefeuille s’ils veulent continuer de prendre l’avion tout en étant respectueux de l’environnement.
La crise du COVID, qui a été un choc pour l’ensemble des compagnies aériennes et en a précipité certaines dans un gouffre financier, est également un argument de poids. Bon nombre de décideurs pensent que les clients doivent « aider » le transport aérien à se relever et que la transition énergétique, couplée aux implications du COVID, passe inéluctablement par une hausse des prix.