La chaîne de supermarchés Monoprix, filiale du groupe Casino, va vendre certains produits via le géant du commerce en ligne Amazon, une première pour un distributeur français, a-t-il annoncé lundi.
«Amazon et Monoprix annoncent aujourd'hui un partenariat commercial visant à proposer les produits alimentaires de Monoprix aux clients du service Amazon Prime Now à Paris et sa proche banlieue cette année», ont annoncé les deux groupes dans un communiqué commun.
Les produits de différentes marques exploitées par Monoprix - Monoprix Gourmet, Monoprix Bio... - seront vendus sur une section spéciale du site et de l'application Amazon Prime Now, le service de livraison express (en moins de deux heures) du géant américain.
«A travers ce partenariat unique entre Amazon et Monoprix, le groupe Casino renforce sa stratégie de distribution 'omnicanale' (par tous les canaux de vente possibles NDLR) et se rapproche encore davantage de ses clients et de leurs besoins», assure Jean-Charles Naouri, PDG du groupe français, dans le communiqué.
Encore limité à l'alimentaire et à la région parisienne, le partenariat est néanmoins sans précédent dans le monde de la grande distribution française, qui est chamboulé par la concurrence même d'Amazon et voit ses revenus s'éroder d'année en année.
Le numéro un français du secteur, Carrefour, a ainsi annoncé en janvier la suppression de milliers de postes ainsi qu'un virage vers le commerce en ligne et le bio. Le géant, qui pointait encore à la deuxième place mondiale des distributeurs en 2001, est descendu à la 9e.
Quant à Auchan, il s'est allié avec le géant chinois Alibaba, mais c'est pour développer une offre physique en Chine et non adapter la sienne en France.
Le partenariat entre Monoprix et Amazon est annoncé le jour-même où un autre acteur de la grande distribution, Leclerc, lance une offre de livraison à domicile, également à Paris.
Leclerc, jusqu'à maintenant absent de la capitale, propose depuis lundi un service de livraison à domicile en 24 heures que son patron, Michel-Edouard Leclerc, a explicitement présenté comme une réponse à Amazon.
Les intentions du géant américain en France n'étaient en tout état de cause, pas un mystère: l'an dernier, la presse avait évoqué des approches envers les principaux distributeurs, que certains comme Système U avait confirmées.
Le groupe américain a lui-même dépassé depuis l'an dernier le terrain du commerce en ligne pour entrer sur celui des magasins physique avec le rachat aux Etats-Unis, pour près de 15 milliards de dollars, de la chaîne de supermarchés haut de gamme Whole Foods, au positionnement semblable à celui de Monoprix.