Et de deux pour Ken Loach. A 79 ans, le réalisateur britannique entre dans le cercle très fermé des metteurs en scène double-palmés aux côtés entre autres de Francis Ford Coppola, Emir Kusturica, Bille August et les frères Dardenne.
Récompensé il y a dix ans pour "Le Vent se lève", Loach a donc reçu une deuxième Palme d’or pour "Moi, Daniel Blake", un drame social annoncé comme son dernier long métrage et qui suit un menuisier de 59 ans qui, pour la première fois de sa vie, doit faire appel aux aides sociales après avoir fait un infarctus. Lors de son discours, il a tenu à rappeler «qu’en cette période de désespoir, un autre monde (était) possible et nécessaire» soulignant que «les politiques néolibérales» risquaient d’amener le monde «au bord de la catastrophe».
Xavier Dolan et les autres
La cérémonie de clôture, retransmise en direct et en clair sur la chaîne Canal+, a également distingué un des chouchous de la Croisette cette année, Xavier Dolan. Très ému, le prodige québécois de 27 ans, Prix du Jury en 2014 avec Mommy, a été couronné du Grand Prix pour son sixième long métrage Juste la fin du monde, l’adaptation pour le grand écran de la pièce de théâtre éponyme du dramaturge français Jean-Luc Lagarce.
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On retiendra que le film iranien "Le Client" est un des autres grands gagnants de ce 69e Festival de Cannes. Le long métrage du réalisateur du "Passé" et d’"Une Séparation", Asghar Farhadi, a remporté le Prix du scénario et a valu à son acteur Shahab Hosseini le prix d’interprétation masculine. Enfin, le prix de la mise en scène a été remis ex-aequo à Olivier Assayas pour "Personal Shopper" et au Roumain Cristian Mungiu pour "Baccalauréat". Grand absent de ce palmarès, "Toni Erdmann" de l’Allemande Maren Ade qui était pourtant donné favori par les festivaliers. Le jury cannois a donc réussi à surprendre comme chaque année.