C’est finalement le Thunder d’Oklahoma City, et non les San Antonio Spurs, que les Golden State Warriors vont affronter dès ce lundi en finale de conférence Ouest, dans une série qui s’annonce ultra-compétitive.
Après des mois à prédire, et à attendre, un duel acharné entre les champions en titre et la bande de Tony Parker, c’est finalement le Thunder que les Warriors vont devoir affronter dans ce face-à-face aux portes des NBA Finals. Kevin Durant et consorts ont réussi l’exploit (et ce n’est pas une exagération) d’éliminer l'une des meilleures équipes que la ligue ait connu en six matchs (4-2). Seront-ils capables de se défaire de celle qui a atteint les sommets de l’histoire et qui compte dans son effectif Stephen Curry, double MVP et le joueur NBA le plus transcendant de la planète basket depuis un certain Michael Jordan ? La réponse est plus compliquée qu’il n’y paraît.
Ces deux clubs ne se sont jamais rencontrés en playoffs auparavant. Mais leurs trois affrontements en saison régulière permettent de mieux saisir la magnitude de cette série qui a le potentiel d’être légendaire. Si les Warriors ont remporté ces trois rencontres (116-108, 121-118 et 121-106), le Thunder n’a pas manqué de donner du fil à retordre à la franchise californienne qui, sur deux matchs, a dû attendre les dernières minutes pour réussir à repousser leur adversaire.
Ce qu’il faut savoir sur les Golden State Warriors
Après s’être débarrassés sans trop de difficultés des Houston Rockets au premier tour, puis des Portland TrailBlazers au second, les Golden State Warriors s’apprêtent à rencontrer une équipe autrement plus talentueuse que les deux précédentes. Selon le journaliste Ben Golliver du site américain Sports Illustrated, elle est même la plus forte que les champions en titre aient eu à affronter en playoffs depuis que Steve Kerr est sur le banc.
Thunder have best point differential & offensive rating of any Warriors playoff opponent during Steve Kerr era pic.twitter.com/uoS1YzHwhu
— Ben Golliver (@BenGolliver) 13 mai 2016
La méfiance est donc de mise pour la franchise californienne. Surtout que l’effectif n’a pas été épargné par les blessures depuis le début des playoffs. Stephen Curry, après s’être tordu la cheville, a dû s’asseoir sur le banc pendant plusieurs matchs suite à une entorse au genou survenue lors du Game 4 face aux Rockets. Bien sûr, dès son retour sur les parquets, le joyau des Warriors a rapidement rassuré les fans en explosant le record de points inscrits en prolongation dans un match NBA (17 points).
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Mais selon Steve Kerr, le n°30 n’est pas encore à 100%. Tout comme Andrew Bogut, blessé lors du match 5 face aux Blazers, et dont le retour pour le premier match de la série n’est pas garanti au moment où nous écrivons ces lignes. Draymond Green est également en délicatesse avec une cheville. Face à un adversaire aussi physique que le Thunder, espérons que ces bobos ne se transforment pas en sérieux handicap dans cette série.
Meilleure attaque de la NBA cette saison, et 4e en défense, les Golden State Warriors savent qu’ils peuvent battre n’importe quelle équipe tant que Stephen Curry, Klay Thompson (très impressionnant dans ces playoffs) et Draymond Green sont sur le parquet. Lors de leur trois oppositions face au Thunder, le «cinq majeur de la mort» des Warriors (avec Andre Iguodala à la place d’Andrew Bogut) a enregistré un surpuissant +45 en différentiel de points (NetRating), preuve qu’OKC n’a pas réussi - tout comme le reste de la NBA en fait - à trouver de solution pour freiner cette arme plus si secrète des Warriors. Et c’est l'une des raisons qui font de Golden State le principal favori pour remporter le titre cette année encore.
Ce qu’il faut savoir sur Oklahoma City Thunder
Le Thunder arrive en finale de conférence Ouest avec une confiance totale dans leur capacité à jouer les troubles fêtes. Après avoir réussi l’exploit d’éliminer les Spurs au second tour, OKC ne doute pas un seul instant qu’il leur est possible de réitérer leur performance face aux champions en titre. Il y a plusieurs raisons à cela.
Deuxième meilleure attaque de la NBA cette saison, les hommes de Billy Donovan se sont découverts des capacités insoupçonnées en défense à mesure de leur progression en playoffs. Face aux Spurs, 3e du classement en efficacité offensive, et après un match 1 complètement raté, Kevin Durant et consorts ont démontré leur capacité à faire douter, et finalement dominer, l'une des équipes les plus redoutables de la NBA en terme d’exécution offensive.
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Les Warriors sont à l’opposé des Spurs en terme de rythme. Golden State pratique un jeu principalement porté sur l’attaque, avec une défense de fer en soutien. Et ils jouent surtout beaucoup plus vite que la franchise texane (2e en PACE cette saison). Le Thunder adore courir, lui aussi, mais leurs faiblesses en tenue de balle (balles perdues/match) risquent de leur coûter beaucoup plus cher face aux Warriors que contre les Spurs, malgré quelques signes de progrès à ce niveau en playoffs.
Dominateur dans la raquette, notamment aux rebonds, Oklahoma City va probablement tenter de maintenir le plus possible ses intérieurs dans le jeu pour tenter d’écraser les Warriors à l’intérieur. Si Golden State joue son «cinq majeur de la mort» (sans joueur intérieur à part Draymond Green qui ne mesure «que» 2m01), le Thunder espère obliger la franchise californienne à limiter son temps de jeu en s’imposant aux rebonds, principalement sur les rebonds offensifs. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante. Ou désastreuse.
Formidable face à San Antonio, le banc du Thunder va subir un test ultime face aux remplaçants expérimentés des Warriors. Dion Waiters est-il capable de garder son sang froid comme face aux Spurs ? Enes Kanter peut-il défendre assez bien pour rester sur le terrain quand son équipe aura besoin de lui ? Shaun Livingston, Andre Iguodala ou encore Marreese Speights sont redoutables en sortie de banc pour Golden State. Et les joueurs remplaçants d’OKC vont indubitablement avoir un rôle déterminant à jouer.
Le duel à suivre : Kevin Durant face à Stephen Curry
Un duel de MVP. L’un a été couronné en 2014. L’autre vient de remporter son deuxième trophée en autant de saisons. En trois rencontres cette saison, Stephen Curry et Kevin Durant ont offert un spectacle grandiose aux spectateurs. Regardez un peu ça :
Les playoffs, et encore plus les finales de conférence, sont le moment de l’année où les stars de la NBA sont supposées produire leur meilleur basket. Après une entame difficile, Kevin Durant a progressivement trouvé son rythme pendant les phases finales. Lors du Game 6 face aux Spurs, il a planté 37 points dans le museau de la meilleure défense de la ligue, et souvent face au meilleur défenseur de la NBA, Kawhi Leonard. Iguodala, Thompson, et Green devraient alterner pour tenter de freiner la star du Thunder.
Stephen Curry est en état de fusion nucléaire depuis deux saisons maintenant. Il est le joueur le plus étourdissant de la NBA actuellement. De près ou de loin, le meneur des Warriors utilise des séries de dribbles magiques pour réussir à créer l’infime espace nécessaire dont il a besoin pour décocher ses missiles dans le cercle adverse. Un conseil : regardez la réaction des pauvres défenseurs qui se démènent comme des fous furieux pour essayer de le gêner… avant de voir le ballon transpercer le filet malgré tout. Tout simplement écoeurant.
Le «X-factor» pour les Golden State Warriors
Andre Iguodala : le sixième homme des Warriors est celui qui permet à l’équipe de lâcher son «cinq majeur de la mort» grâce à ses multiples talents. Passes, défense, tirs aux paniers, pénétrations, etc. il n’y a rien qu’il ne sache pas faire. Ce n’est pas par hasard qu’il a été élu MVP des NBA Finals l’an dernier.
Le «X-factor» pour le Thunder d’OKC
Russell Westbrook : Pas facile de mettre un joueur comme lui - une superstar en puissance - en tant que «X-factor». Et pourtant. Si Russell Westbrook arrive à maintenir sa concentration 90% du temps (100% est impossible pour lui), à limiter ses pertes de balles, à prendre les bons tirs et faire les bonnes passes, le Thunder a une chance de faire sérieusement transpirer Golden State. Et qui sait, remporter la série. Avec Russell Westbrook, rien n’est impossible après tout.
Prédictions
Selon le Basketball Playoffs Index du site américain ESPN, les Warriors ont 72% de chance de remporter cette série.
Comme on le disait pour les Spurs, l’avantage du terrain des Warriors – où ils n’ont perdu que deux fois cette saison – est redoutable. Le Thunder aura fort à faire pour aller s’imposer à l’Oracle Arena. Mais c’était déjà le cas à San Antonio. Et OKC a réussi à enchaîner deux victoires là-bas. Donc tout semble possible à l’heure actuelle.
L’expérience générale des Warriors, le génie de Stephen Curry, et la puissance de leur collectif qui leur a permis de devenir la meilleure équipe de l’histoire de la NBA en saison régulière, font d’eux les favoris de cette série. Mais le Thunder ne quitteront pas la compétition sans livrer bataille. Et peut-être parviendront-ils une nouvelle fois à créer la surprise (qu’est-ce qu’on en sait finalement ?).
Les Warriors en six matchs (4-2).
Le programme de la série
GAME 1 : Oklahoma City Thunder @ Golden State Warriors, dans la nuit du lundi 16 mai au mardi 17 mai à 3h (heure française).
GAME 2 : Oklahoma City Thunder @ Golden State Warriors, dans la nuit du mercredi 18 mai au jeudi 19 mai à 3h (heure française).
GAME 3 : Golden State Warriors @ Oklahoma City Thunder, dans la nuit du dimanche 22 mai au lundi 23 mai à 2h (heure française).
GAME 4 : Golden State Warriors @ Oklahoma City Thunder, dans la nuit du mardi 24 mai au mercredi 25 mai à 2h (heure française).
*GAME 5 : Oklahoma City Thunder @ Golden State Warriors, dans la nuit du jeudi 26 mai au vendredi 27 mai, *si nécessaire.
*GAME 6 : Golden State Warriors @ Oklahoma City Thunder, dans la nuit du samedi 28 mai au dimanche 29 mai, *si nécessaire.
*GAME 7 : Oklahoma City Thunder @ Golden State Warriors, dans la nuit du lundi 30 mai au mardi 31 mai, *si nécessaire.
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