Quelle tristesse. En l’espace de 24 heures, deux des meilleurs joueurs de la Ligue – Stephen Curry (temporairement) et Chris Paul – ont été contraints de quitter les playoffs sur blessure.
Malheureusement, les fans qui suivent la NBA depuis de nombreuses années savent que ce type d’incident n’est pas rare. Les blessures font partie du jeu et ont souvent joué un rôle déterminant dans la course au titre.
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Sans compter les multiples blessures dont souffrent des joueurs plus ou moins importants chaque saison en playoffs, et sans remonter trop loin l’échelle du temps (James Worthy en 1983, Magic Johnson en 1989, Dirk Nowitzki en 2003 ou Joe Johnson en 2005), il est possible de trouver des exemples de blessures survenues pendant les playoffs qui ont potentiellement brisé le destin d’équipes en course pour le titre (avec en bonus une exception notable susceptible de mettre un peu de baume au cœur aux fans des Warriors).
2010 : Le genou de Kendrick Perkins lâche en finale
Pilier de la défense des Boston Celtics aux côtés de Kevin Garnett, Kendrick Perkins s’est déchiré les ligaments du genou lors du premier quart-temps du match 6 des NBA Finals face aux Los Angeles Lakers (Boston menait la série 3 à 2). Son absence se révèlera fatale lors du match décisif (Game 7) où il fût remplacer par un Rasheed Wallace méritant mais en fin de carrière, et incapable de tenir sur la distance face à la redoutable paire d’intérieurs des Lakers Bynum/Gasol. Encore aujourd’hui, Doc Rivers, le coach des Celtics à l’époque, et les joueurs de Boston, affirment qu’ils auraient probablement réussi à battre Kobe Bryant & Co. si Perkins avait été présent.
2011 : Le bras de Manu Ginobili se casse, les Spurs trépassent
En 2011, lors du dernier match de la saison régulière, Manu Ginobili se casse le bras (le club annoncera initialement une entorse du coude). Les Spurs entament les playoffs à la première place de la conférence Ouest après avoir terminés la saison avec un bilan de 61 victoires et 21 défaites et sont opposés aux Memphis Grizzlies. L’arrière argentin manquera le premier match, une défaite à domicile pour San Antonio qui finira par perdre la série 2-4. Malgré sa blessure, Manu Ginobili jouera 35 minutes par match avec 20,6 points en moyenne. Les Spurs auraient-ils perdu même avec un Ginobili à 100% ? On ne le saura jamais.
2012 : Derrick Rose s’écroule au premier tour
Blessé une bonne partie de la saison régulière en 2011-2012, Derrick Rose et les Bulls sont confiants à l’attaque des playoffs 2012 puisqu’ils affichent le meilleur bilan de victoires à l’Est. En face, les Sixers osent à peine imaginer gagner ne serait-ce qu’un match. Mais à la fin du Game 1, sur une pénétration, le meneur des Bulls s’écroule après son saut. Son genou est touché. Les Bulls seront éliminés par Philadelphie. Derrick Rose n’a, pour le moment, jamais retrouvé son niveau d’alors.
2013 : Russell Westbrook percuté par Patrick Beverley
En 2013, le Thunder voit grand. Un an après avoir atteint les NBA Finals, et malgré le fait d’avoir perdu James Harden à l’intersaison, la franchise d’Oklahoma City rêve de retrouver les sommets de la planète NBA. Mais lors du match 2 du premier tour face aux Rockets – le nouveau club d’Harden ironiquement – Patrick Beverley entre en collision avec le genou de Russell Westbrook alors que ce dernier demande un temps mort. Son ménisque est touché et une opération est programmée, mettant ainsi fin à sa participation aux playoffs, ainsi qu’aux espoirs du Thunder qui sera éliminé au tour suivant face aux Grizzlies.
2014 : Le mollet gauche de Serge Ibaka joue les trouble-fêtes
Encore le Thunder. En 2014, OKC rejoint les Spurs en finale de conférence Ouest après leur succès face aux Clippers de Los Angeles (4-2). Mais ce dernier match face à Chris Paul et consorts voit Serge Ibaka, meilleur défenseur et rebondeur de l’équipe, quitter la rencontre après une blessure au mollet gauche. Les docteurs se montrent pessimistes sur sa capacité à rejouer lors des playoffs. Le Thunder, après avoir sèchement perdu les deux premiers matchs à San Antonio, auront le plaisir de voir Ibaka revenir au Game 3. Et d’enchaîner deux victoires consécutives. Les Spurs finiront toutefois par s’imposer 4-2. Laissant au Thunder le goût amer d’une élimination aux portes des NBA Finals.
2015 : Les Cavaliers perdent Kevin Love puis Kyrie Irving
En avril 2015, les Cavaliers de Cleveland sont considérés comme un des favoris pour le titre. Mais dès le premier tour face aux Celtics, leurs espoirs prennent un sérieux coup dans l’aile quand Kevin Love est victime d’une blessure à l’épaule l’obligeant à déclarer forfait pour le reste des playoffs. LeBron James et compagnie parviennent toutefois à trouver un second souffle et atteignent les NBA Finals pour y affronter les Warriors. Le premier match est ultra-compétitif, et se termine par une défaite de Cleveland en prolongation. Mais Kyrie Irving, leur meneur de jeu et star de l’équipe avec James, se blesse au genou et se retrouve contraint de suivre la suite des finales sur le banc de touche. Un sérieux coup du sort pour LeBron James et Cleveland.
BONUS : la blessure qui se passe bien
En 2012, Chris Bosh se tort de douleur après une élongation des abdominaux lors du Game 1 face aux Pacers d’Indiana au deuxième tour de la conférence Est. Le Heat, privé d’un de ses meilleurs joueurs, est contraint d’improviser. Menée 1-2, ils parviennent à inverser la tendance en découvrant leur propre version du «small-ball» (le fait de jouer avec un cinq majeur de petite taille) avec un seul vrai intérieur, deux tireurs longue distance, et Wade et James à la baguette. Chris Bosh reviendra en cours de série face aux Celtics en finale de conférence Est. Le Heat finira par remporter le titre cette année-là en jouant ce style de jeu qui deviendra leur marque de fabrique lors de leurs deux sacres.