En direct
A suivre

Smartphones reconditionnés : des robots inédits pour tester les mobiles

En 2022, un smartphone sur six vendu en France est un modèle reconditionné. Un marché qui croît toujours alors que l’inflation et la prise de conscience écologique portent le secteur de la seconde main. Pour faire face à une demande croissante, les reconditionneurs font appel à de nouvelles technologies. C’est le cas de Largo qui utilise des robots inédits en France capables de tester le bon fonctionnement d’un mobile de A à Z.

Ecran, micros, hauts-parleur, boutons, appareils photos… Avec leurs petits doigts pneumatiques, les six robots de la société nantaise Largo s’escriment sur les smartphones de seconde main revendus par leur propriétaire. Leur mission ? Vérifier 37 points de contrôle capables de pointer du doigt les problèmes inhérents à l’appareil et donner un avis objectif sur l’aptitude de ces derniers à être reconditionnés ou à passer par la case réparation.

Car dans le centre du reconditionneur, le flux des appareils n’attend pas et les murs que la société «poussent» démontrent la bonne santé d’un secteur florissant, porté par les problèmes d’approvisionnement en composants électroniques, la prise de conscience écologique ainsi que les indices de durabilité et de réparabilité, sans oublier la recherche de la bonne affaire en raison de l'inflation. En 2022, le marché des smartphones reconditionnés devrait même dépasser le milliard d’euros de chiffres d’affaires en France et un smartphone vendu sur six dans le pays est de seconde main.

largo_634fa143363f1.jpg

Les reconditionneurs (Largo, YesYes, BackMarket, Smaaart ou Recommerce) se livrent une véritable bataille pour proposer une nouvelle vie à des modèles très recherchés. «Les modèles d’iPhone d’Apple mais aussi les Galaxy de Samsung sont les plus recherchés par les Français, c’est pourquoi nous développons principalement ces gammes», explique pour CNEWS Christophe Brunot, cofondateur de Largo.

Mais ce sont surtout les iPhone de la marque à la pomme qui concentrent ce marché. Une demande si forte que sa société a donc mis en place un process spécial pour créer une chaîne de contrôle qualité unique dans l’Hexagone. «Nous avons choisi d’utiliser des robots. Il ne s’agit pas ici d’un gain de productivité, car on ne gagne pas de temps par rapport à l’homme mais cette technologie nous permet de mettre en place un contrôle objectif, rigoureux et surtout homogène qui va influer sur toute notre chaîne de production», se félicite-t-il.

Dans la section du service de contrôle de l’état des smartphones, six grosses machines permettent de vérifier l’état de fonctionnement d’une quinzaine de mobiles par heure. «Nous cherchions depuis longtemps à automatiser ce processus et nous avons rencontré la société Ponant (basée à Valence) qui fabriquait ce type de robot à destination des terminaux de paiement électronique. Nous avons eu alors l’idée de l’adapter aux smartphones», explique Christophe Brunot.

Simuler les usages faits par un humain

Dans les faits, «nous lançons un logiciel spécifique appelé PhoneCheck qui va permettre de tester le fonctionnement des gammes d’iPhone X et 11. Nous les déposons sur une platine et un petit doigt robotisé va venir tester l’ensemble du mobile sur des points de contrôles très précis. L’outil va simuler les usages réalisés par un humain car il est capable de voir, d’écouter et de toucher», explique Sébastien Charlot, opérateur de test.

Le robot va alors partager un diagnostic sur l’ensemble des points avec un avis positif ou négatif selon les usages. Si un micro ou un objectif photo ou encore un écran ne fonctionne pas, le test le soulignera et indiquera s’il faut une réparation. L’outil est même capable de repérer les défauts esthétiques et de les mentionner. Pour l’heure, la présence d’opérateurs est toujours importante pour accompagner ces robots, «mais notre objectif est à terme de pouvoir entièrement automatiser cette étape, les opérateurs pouvant alors se concentrer sur d’autres tâches de notre process», souligne Christophe Brunot.

3,2 millions de smartphones reconditionnés vendus en 2021

Un exemple qui témoigne de la volonté du secteur de gagner en maturité alors que les Français s’intéressent de plus en plus aux matériels reconditionnés. «Il y a une acceptation de la part des Français sur ce type de produits. Nous assistons depuis 2016 à une transition. Il y a quelques années, les acheteurs de ce type d'appareils ne cherchaient que des smartphones reconditionnés proches d’un état neuf, aujourd’hui des modèles en bon état mais fonctionnels sont même préférés avec des écarts de prix de 40 à 50 euros selon les grades de qualité que l’on accorde. C’est une tendance de fond qui accompagne le boom du marché de la seconde main que l’observe avec la croissance de marques comme Vinted», conclut Christophe Brunot.

En 2021, 3,2 millions de smartphones reconditionnés ont été vendus en France et l’on estime qu’un iPhone dont la durée de vie est de six ans pourra connaître trois propriétaires différents.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités