Ça y est, à partir du jeudi 19 novembre, la Xbox Series X et la PlayStation 5 seront toutes les deux disponibles sur le marché. En avant-première, nous avons pu passer du temps avec les deux consoles next-gen et il est temps de tirer les premières conclusions.
Les jeux : le dossier épineux
Autant mettre directement les pieds dans le plat. En l'état, il serait malhonnête de donner un avis tranché sur la question des jeux et de la puissance des deux consoles. Le jeux restent les vitrines technologiques d'une console et force est de constater qu'on manque cruellement de titres mettant vraiment en avant les capacités des deux consoles.
Chez Microsoft, pas de grosse licence exclusive après l'annonce du report de Halo Infinite. Chez Sony, Astro's Playroom est livré avec la PS5, mais le jeu sert surtout de démo technique pour illustrer les spécificités, réellement prometteuses, de la nouvelle manette DualSense (on y reviendra plus bas). En l'état, c'est Spider-Man : Miles Morales qui nous a le plus convaincu. Il est vraiment beau, avec des effets de lumières splendides, et l'animation est d'une efficacité redoutable. Ne sous estimons pas le slasher Demon's Soul, non plus, qui est très beau, même si sa difficulté extrême ne le destine pas à tous les publics.
Gros coup de cœur, sinon, pour la version next-gen de NBA 2K21, que ce soit sur PS5 ou XSX, qui est un plaisir à prendre en main. On sent que les développeurs ont l'intention d'aller (beaucoup) plus loin, mais visuellement, c'est déjà une réussite et les nombreuses petites animations ajoutées font plaisir à voir.
Concernant Assassin's Creed Valhalla, le bilan est également très positif. Le jeu est beau et le gameplay fonctionne parfaitement, mais son côté cross-gen (Sortie simultanée sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et PC) a tendance à niveler les performances, et la next-gen impressionne surtout grâce aux temps de chargement réduits.
LES MANETTES : sony vainqueur, ou pas
Concernant les manettes de jeu, évidemment, tous les yeux étaient tournés vers Sony. La DualSense était en effet annoncée comme la grosse nouveauté de cette génération par Sony. Promettant un retour haptique, elle est censée nous faire ressentir des sensations inédites grâce à des moteurs de vibration très sensibles. A l'usage, notamment sur Astro's Playroom, c'est assez séduisant. C'est la première fois, il faut l'avouer, que l'on ressent l'ambiance du jeu directement dans les mains.
Mais attention au syndrome Kinect pour cette DualSense. Très prometteur sur le papier, l'accessoire vendu par Microsoft avec sa première Xbox One n'a jamais vraiment été utilisé par les développeurs, et a fini par être abandonné.
Enfin, cette DualSense est beaucoup plus lourde que la manette de la PS4 (285 grammes environ contre 216) et les joueurs pourraient être un peu perturbés.
Du côté de la Xbox Series X, l'évolution est beaucoup plus discrète, puisque la manette est très proche de celle de la Xbox One et pèse toujours aux alentours de 280 grammes (avec les piles). La croix directionnelle est quant à elle inspirée du modèle Elite et le revêtement est un peu plus accrocheur. Sûr de son fait, Microsoft a joué la prudence et promet une totale compatibilité de ses anciennes manettes, ce qui pourrait fidéliser les clients de la marque.
LA TAILLE ET LE DESIGN : XBOX SERIES X VAINQUEUR
La taille et le design des deux consoles ont fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause, les deux consoles sont imposantes, mais chacune à sa manière. La Xbox Series X a été qualifiée de frigo, à cause de son profil monolithique. Quant à la PS5, son design élancé (les fameuses ailes blanches) et sa longueur vraiment gigantesque sont loin de faire l'unanimité.
A l'usage, notre préférence va à la Xbox. Imposante, mais sobre (elle reste plus petite qu'un ampli Home cinéma), elle est aussi plus adaptée aux rangements des meubles TV classiques. Quant à la PS5, elle ira se loger… où vous pourrez. Même en tant qu'objet design, il est difficile de lui trouver un emplacement dédié, à moins d'avoir un très très long meuble télé.
LE BRUIT : silence partout
Le bruit n'est tout simplement pas un sujet pour l'instant. Alors que la PlayStation 4 était très critiquée pour son ronflement permanent, la PlayStation 5 est très silencieuse. On l'entend un peu au démarrage, en particulier si un disque se trouve à l'intérieur. Quant à la Xbox Series X, idem, peu de bruit, à tel point qu'on peut oublier très facilement qu'elle est en fonctionnement. sur la photo ci-dessous, on voit d'ailleurs que les surfaces dédiées à l'aération ont été particulièrement travaillées. Les consoles sont plus grosses, mais elles respirent mieux. La PS5 a d'ailleurs de nombreuses aérations sur la face avant, également.
Malgré cette première impression positive, nous restons sur nos gardes, car les premiers jeux poussent rarement une console dans ses retranchements. Attendons notamment l'arrivée de Cyberpunk 2077, à la mi-décembre, pour se faire un avis plus tranché.
Le stockage : sujet épineux bis
La taille des fameux disques durs SSD NVMe est au centre des inquiétudes des joueurs. Celui de la PS5 fait 825 Go et il n'en reste plus que 667 Go après l'installation et la mise à jour de l'OS. Pour la Xbox Series X, c'est un peu mieux, avec 802 Go. Mais dans les deux cas, cet espace semble assez maigre si l'on compare avec l'espace disque nécessaire pour installer les jeux PS5.
Dernière frayeur en date : l'espace qu'occuperait le dernier Call Of Duty Cold War : 225 Go (!), selon les informations disponibles sur le PlayStation store. On espère qu'il s'agit d'une erreur puisque le même jeu est annoncé à 135 Go sur le Microsoft Store. Autre souci, qui va delà du stockage : la nécessité d'avoir une connexion internet en béton armé pour assurer ces téléchargements, car même avec la fibre, l'opération ne prendra pas cinq minutes.
La transition : Xbox Series x vainqueur
Microsoft et Sony ont mis la rétrocompatibilité au centre de leur discours marketing. Sans surprise, la transition d'une Xbox One à une Series X se fait donc en douceur. Idem chez Sony, si vous passez d'une PS4 à une PS5. Mais rendons à Microsoft ce qui lui appartient : l'opération a été particulièrement bien pensée. Tout peut se dérouler via l'appli pour smartphone Xbox, et, en moins de dix minutes, l'ensemble de votre compte est transféré, tout comme votre bibliothèque de jeux ou vos réglages favoris. Du grand art. Chez Sony, tout fonctionne également très bien, mais le processus nous a semblé moins facile.
L'interface : sony vainqueur
Dernier point que nous souhaitions aborder : l'interface des deux consoles. Comme pour sa manette, Microsoft est resté fidèle à la même recette et les utilisateurs seront en terrain connu. Mais ils ne seront pas surpris, ce qui peut finalement être une petite déception lorsqu'on allume une console de nouvelle génération.
A ce niveau, Sony a su tirer son épingle du jeu. Le menu d'ouverture de la PlayStation 5 est un exemple d'élégance. Le joueur est accueilli par un nuage de poussière dorée, et l'identité sonore lors de l'allumage, tout en légèreté, nous a vraiment séduit.
Le bilan : UN MATCH NUL mais DES PROMESSES
Difficile d'établir un classement honnête entre les deux consoles. C'est d'autant plus vrai que nous n'avons pas encore mis la main sur un très gros jeu exclusif. Jauger ces machines sur leur design ou leur interface nous paraît insuffisant pour faire un choix définitif. En revanche, nous vous conseillons d'attendre encore un peu avant de passer à la caisse, à moins d'être un fan absolu de Spiderman ou de Master Chief. Les premiers gros titres vont arriver petit à petit - les premiers au début de 2021 - et là, la bataille sera vraiment lancée.