Il n'y aura pas de moratoire. Alors que 70 élus de gauche et écologistes avaient demandé une suspension provisoire du déploiement de la 5G en France, Emmanuel Macron a clairement refusé une telle mesure.
Face à des entrepreneurs du numérique, le chef de l'Etat a ainsi déclaré le 14 septembre que «la France va prendre le tournant de la 5G». Allant plus loin, pour appuyer son propos, le président a opposé l'utilisation de cette nouvelle technologie à un «modèle Amish», qui serait souhaité par certains. «J'entends beaucoup de voix qui s'élèvent pour nous expliquer qu'il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile, je ne crois pas au modèle Amish», a-t-il ainsi expliqué.
Pour rappel, les Amish sont une communauté religieuse installée notamment aux Etats-Unis, et qui est hostile à toute forme de technologie. Cette déclaration n'a évidemment pas été bien reçue par une partie des élus qui ont demandé le moratoire. «Au lieu de mépriser les élu.e.s des territoires qui demandent un débat sur la 5G, Macron devrait lire les rapports du GIEC et respecter les règles de la Convention Citoyenne pour le Climat», écrit ainsi Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble.
La 5G fait donc partie des priorités du gouvernement pour le numérique, secteur qui recevra 7 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance de l'économie. «Sur la 5G et sur beaucoup d’autres sujets, on ne doit dépendre d’aucune puissance non européenne», a-t-il ainsi expliqué. Si les élus écologistes demandent un débat sur le sujet, c'est que la technologie aurait un impact important sur le climat. Parmi les exemples donnés, la consommation d'énergie importante des équipements nécessaires à la 5G, ou les métaux rares qu'il faut exploiter pour construire les antennes. Le sujet pourrait donc prendre un peu plus d'importance dans les prochaines semaines.