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Confinement : la lecture numérique en plein boom

La lecture numérique connaît un boum depuis le début du confinement La lecture numérique connaît un boum depuis le début du confinement. [© Izneo]

Depuis le début du confinement, les plates-formes de lecture en ligne connaissent un succès grandissant, notamment côté bande dessinées.

Suite à la crise sanitaire, et à l'obligation de confinement instaurée par le gouvernement, les libraires ont dû fermer leurs portes, et les éditeurs ont stoppé leurs publications papier, quand ils n'ont pas simplement arrêté toutes leurs activités éditoriales du mois de mars et avril. Pour autant, le public n'a pas cessé de lire. Au vue des chiffres donnés par Izneo et Youboox, les lecteurs sont d'autant plus nombreux sur les plates-formes de livres et BD en ligne.

Ainsi, Youboox, plate-forme de lecture en streaming, a enregistré un bond de fréquentation de plus de 100 % depuis le début du confinement, et multiplié par 4 le nombre de ses nouveaux abonnements par rapport au début de l'année 2020. Si les pages lues de romans et de fiction sont en augmentation certaine (plus de 40 %), la lecture de BD et de mangas explose sur ce site, avec plus de 130 % de pages lues par jour par rapport à la période précédent le confinement.

La BD numérique : une révolution en marche ?

Le site Izneo, permettant de lire des BD sur écran, - le plus connu en matière d'achat de BD en format numérique -, connaît un succès phénoménal depuis le début du confinement. Ainsi, il enregistre un trafic en augmentation de 150 %, et une lecture de leurs BD numériques en hausse de 120 %. 

Phénomène lié à l'activité, ou début d'une révolution dans notre manière de lire la BD ? Trop tôt pour tirer quelque conclusion. «Les français sont habituellement très attachés à l'objet livre : un album sur 50 est lu de manière digitale en France alors qu'au Japon, le ratio est de 1 sur 2», tempère Luc Bourcier, le directeur général d'Izneo, avant de noter qu'après le téléchargement des BD via le web classique, vient le téléchargement par la Nintendo Switch.

Si la BD trouve sa place au sein des loisirs numériques, alors elle pourra évoluerLuc Bourcier, directeur général d'Izneo

 

Les enfants et ados se mettraient-ils à dévorer les bande dessinées ? Là encore, rien ne l'indique véritablement : «l'acheteur de BD est assez âgé, il a plus de 45 ans en moyenne, indique le directeur général d'Izneo. Les 15-25 ans lisent moins que leurs aînés au même âge. La génération des Millenials et celle d'après trouve la plupart de ses loisirs dans le domaine du numérique. Si la BD trouve sa place au sein de leurs loisirs numériques, alors elle pourra évoluer.» Selon Luc Bourcier, ce succès trouve sa source dans le fait qu'on prend plus de temps en ce moment pour découvrir de nouvelles choses et de nouveaux usages. Impossible de dire pour autant que tout cela peut se pérenniser.

Qui lit quoi ?

Plus que la BD classique, qui enregistre 50 % de lectures sur le site d'Izneo, les contenus au format «webtoon» font un carton plein sur la plate-forme numérique, avec 20 % des lectures enregistrées sous ce format. Importés de Corée, ces récits en images sont entièrement conçus pour le digital et notamment pour la lecture en verticale sur le téléphone, chaque épisode ne prenant que 3 ou 4 minutes à lire. Les éditions Dupuis l'ont bien compris et ont lancé leurs propres contenus au format webtoon sur leur «Webtoon Factory» (par ailleurs en ce moment, gratuite pendant un mois pour tout inscription, et ce, sans engagement). Le reste provient toujours d'Asie. C'est peut-être de là que viendra le prochain succès du neuvième art. Et si les bulles et les cases n'en étaient qu'à leur balbutiements en Europe ? Le futur ne se cache peut-être pas dans la BD classique numérisée, mais dans l'invention de nouvelles formes créées exclusivement pour le numérique. Pour l'instant, outre les webtoon, Izneo vend 80 % de fond de BD «classique» pour 20 % de nouveautés. Il y en a donc pour tous les goûts et tous les âges.

L'édition dans un tournant décisif

L'année 2020 avait été décrétée «année de la BD», avant que le mondene bascule dans le confinement et que les libraires ferment leurs portes. Depuis, les éditeurs ont dû réagir. «Cette crise provoque une réflexion forcée chez tous les maillons de l'écosystème. Le seul canal de vente restant ouvert reste le numérique. Les éditeurs ont donc dû reconsidérer notre système sous un oeil nouveau, et prendre en compte que le livre ne pouvait pas rester centré sur le papier», note Luc Bourcier. Pendant ce temps là, la nouvelle plate-forme «Bayday» se penche sur ces nouveaux formats et incite les auteurs à poster leurs créations exclusives pour le web. A suivre.

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