«C'est un retour dans les années 1980 pour les prévisions météorologiques». C'est par ces mots que le directeur de l’Agence numérique d’observation océanique et atmosphérique amérciaine, Neil Jacob, a choisi de tirer la sonnette d'alarme. Selon lui, la 5G pourrait réduire l'exactitude des prédictions de 30 %.
En cause, l'utilisation des hautes fréquences du réseau de 5e génération qui devrait gouverner notre manière de consommer les données mobiles durant la prochaine décennie. Aux Etats-Unis, la 5G devrait utiliser un fréquence de 24 GHz. Or, les satellites météo en orbites, qui étudient les fluctuations de la vapeur d'eau, transmettent leur données en alignant leurs capteurs sur la fréquence de 23,4 GHz. Un «détail» qui aurait pour effet de causer des erreurs pour les prévisionnistes. La NOAA craint même une perte des données pouvant atteindre 77 %, précise-t-on.
Si la NOAA s'inquiète, c'est aussi parce que d'autres fréquences proches d'autres types de satellites s'apprêtent à être vendues aux enchères. Ainsi, les 36 GHz qui concernent les prévisions liées à la pluie et à la neige, les 50,2 GHz pour la température et les 80 GHz pour les nuages et la glace, se trouvent également «menacées» par la 5G. La NOAA évoquant des complications à prévoir pour anticiper les catastrophes majeures, comme les ouragans, par exemple.
La france épargnée ?
A l'étranger aussi, le sujet est pris très au sérieux et ce n'est pas la première fois que certaines fréquences sont redistribuées pour garantir des prévisions fiables. En France, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) prévoit d'utiliser notamment d'intégrer une protection à la bande des 26 GHz, afin de ne pas parasiter le travail des prévisionnistes.