L'autorité allemande de régulation des jeux vidéo vient de lever l'interdiction de faire figurer des symboles nazis dans les animations, à condition que leur présence n'ait pas d'objectif de propagande.
La croix gammée, le salut nazi, la moustache d'Adolf Hitler, ... Faire figurer de telles réferences dans les décors ou l'animation demeure néanmoins sujet à l'examen au cas par cas de l'autorité de régulation des jeux vidéo (USK), seul juge de «l'adéquation sociale» du jeu.
«L'adéquation sociale signifie que les symboles d'organisations anticonstitutionnelles peuvent être utilisés, à condition que cela serve l'art ou la science, la représentation de l'actualité ou l'histoire», explique l'USK dans un communiqué. «Cette autorisation existe depuis longtemps pour les films, et à juste titre aujourd'hui aussi pour les jeux vidéo qui jouissent d'une liberté artistique.»
Les symboles anticonstitutionniels, en particulier les références au nazisme, étaient jusqu'alors complètement bannis des jeux vidéo commercialisés dans le pays, selon l'article 86a du Strafgesetzbuch, le code pénal allemand. Dans «Call of Duty» ou «Wolfenstein», à la place des croix gammées figure par exemple un symbole triangulaire, quoique placé sur un rond blanc, au centre d'une longue banderole rouge.
En 2017, la sortie du dernier opus de «Wolfenstein», intitulé «The New Colossus», avait d'ailleurs suscité un intense débat en Allemagne. Dans cette franchise de jeux vidéo dont le but est de tuer des soldats nazis pour faire tomber le régime, les développeurs avait finalement rasé la moustache du personnage représentant Adolf Hitler, supprimé les initiales brodées sur sa robe de chambre et modifié l'intégralité des dialogues, remplaçant ainsi la formule «Heil Hitler» par «Heil Kanzler».
Des modifications obligatoires qui dénaturaient, selon les joueurs, l'histoire même du jeu vidéo, altèrant parfois même la qualité d'écriture des dialogues ou du doublage.