70 ans après le suicide d’Hitler et la libération de Munich, le premier musée du nazisme sera inauguré jeudi après-midi par la ministre allemande de la Culture.
Le 30 avril 1945, il y a 70 ans, Adolf Hitler mettait fin à ses jours, isolé dans son bunker berlinois. Le même jour, la ville de Munich était délivrée des nazis, ibérée par les Américains. 70 ans après jour pour jour, est inauguré le premier musée du nazisme. Une ville symbolique également, puisque Munich est considérée comme la ville-berceau du mouvement hitlérien, à quelques kilomètres seulement du premier camp de concentration de Dachau, ouvert en 1933.
Erigé sur le site de l’ancien siège du parti nazi, le bâtiment en forme de cube blanc sera inauguré par la ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, en présence de vétérans américains et de survivants de la déportation. L’exposition présentera photos et vidéos retraçant toute l’histoire du parti et de la ville. Mais pour éviter toute apologie du mouvement, le directeur de l’institution a décidé de ne pas exposer uniformes nazis ou étendards géants frappés de la croix gammée. L’exposition se déploie sur quatre étages, en allemand et en anglais.
Un projet difficile
Pour la ville de Munich, ce ne fut pas un projet facile. Encore hantée par son histoire, elle a éprouvé des difficultés à se confronter à son passé. Selon Winfried Nerdinger, directeur du musée, fils d’un membre de la résistance locale, « pour Munich, cela a été plus difficile que pour d’autres villes d’Allemagne car elle était aussi plus marquée que n’importe quelle autre ville ».
L’après-guerre est également évoqué dans le musée. L’exposition ne manque pas de mentionner les groupes néo-nazis ou les carrières politiques d’anciens officiels après la chute du régime.
Angela Merkel sera sur place dimanche pour célébrer les 70 ans de la libération du camp de Dachau, situé à 17 kilomètres au nord de Munich.
L’ouverture du musée au public est prévue le 1er mai.
Visite guidée (en allemand) du Centre national de documentation socialiste :