Le directeur de la NASA, Bill Nelson s'est exprimé en exclusivité sur CNEWS, alors que se tient actuellement le 73e Congrès international d’astronautique, à Paris.
Une parole rare. Le directeur de la NASA Bill Nelson a accordé une interview exclusive à CNEWS, dans laquelle il est revenu sur la course dans la conquête spatiale avec la Chine, la collaboration entre astronautes américains et russes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et l'objectif du voyage sur Mars.
Bill Nelson a rapidement évoqué les relations entre l'agence qu'il dirige et son équivalent russe Roscosmos. «Entre son nouveau directeur, Iouri Borrisov (en fonction depuis le 15 juillet 2022, ndlr) et moi, il y a une relation professionnelle stable. Et, c'est pareil entre les astronautes et les cosmonautes sur la station spatiale», insiste le patron de la NASA.
«Je crois que nous allons tous continuer sur l'ISS, jusqu'au bout, c'est-à-dire en 2030», se veut rassurant l'ancien parlementaire.
Une course spatiale contre la Chine
Bill Nelson, qui a lui-même voyagé dans l'espace en 1986, est revenu sur la progression de la Chine, dans la conquête spatiale. «Je pense que nous avons engagé une course dans l'espace avec la Chine», a ainsi estimé l'homme fort de la NASA qui concède que l'Empire du Milieu «a été très fort ces derniers temps. La Chine étant la deuxième puissance à alunir, avec un véhicule rover (astromobile, ndlr) sur Mars, alors qu'elle développe également une station spatiale».
Pourtant, à la différence des rapports que le directeur de la NASA explique entretenir avec les Russes, sa collaboration avec la Chine semble moins évidente. «La Chine est très "cachotière". Elle ne présente aucune transparence», regrette Bill Nelson.
Un retour en force sur la lune
L'administrateur de la NASA a promis un retour sur la Lune, alors que la mission Artemis-1 a récemment été repoussée à plusieurs reprises. «Nous retournerons sur la Lune, mais pas seulement pour marcher», prévient Bill Nelson.
«Ça, nous l'avions déjà fait il y a un demi-siècle. Cette fois-ci, nous y allons avec nos partenaires internationaux et, nous allons apprendre des choses. Perfectionner de nouvelles technologies et voir comment survivre dans un environnement hostile, sur de longues périodes», tout ça pour «préparer le voyage sur Mars», lance-t-il, fièrement.
Vers des stations spatiales privées ?
«Nous allons collaborer avec le secteur privé», prévient Bill Nelson. «Lorsque nous alunirons en 2025, nous prendrons le vaisseau spatial de la NASA, Orion, (...) et Orion fera son rendez-vous avec le vaisseau d'atterrissage de l'entreprise SpaceX», explique-t-il.
«C'est comme ça que nous descendrons sur la Lune pour une durée de six jours et demi, avec un équipage de deux personnes», détaille Bill Nelson, qui n'exclut pas, dans l'avenir, une privatisation du secteur aérospatial.