Alors que l'invasion russe dure depuis maintenant onzejours, les experts en patrimoine s'inquiètent quant à la perte potentielle du patrimoine artistique et historique à travers le pays. A Lviv, la capitale culturelle située à l'ouest du pays, les habitants s'activent pour tenter de protéger leurs monuments des potentiels bombardements russes.
Inscrite au patrimoine mondiale de l'Unesco, Lviv compte d'innombrables statues. La plupart sont aujourd'hui recouvertes de mousse, de bâches et tissus antifeu pour les protéger d'une éventuelle offensive russe.
De Neptune, qui trône avec trois autres sculptures inspirées des mythologies grecque et romaine sur la place du Marché, la place centrale de cette ville de 700.000 habitants, seul le trident est encore visible. Amphitrite, Diane et Adonis ont subi un sort similaire.
Un élan de solidarité pour protéger la culture de Lviv
Partout dans la ville, une armée d’agents s’évertue à protéger, avec des moyens de fortune, les statues. A l’origine de ce mouvement se trouve Andriï Saliouk, le directeur de la « Société pour la protection des monuments » qui en temps normal sensibilise les habitants et les autorités à la préservation du patrimoine.
« Un historien de l’art est venu me dire que s’il y avait un bombardement, Dieu nous en protège, on pouvait perdre les vitraux », confie-t-il dans son bureau, où sont suspendus plusieurs drapeaux ukrainiens et les insignes de nombreux bataillons se battant dans l’est du pays. « On n’a pas attendu que le gouvernement fasse quelque chose, que quelqu’un rédige une demande de financement. J’ai sorti l’argent, on a réuni une équipe et acheté les matériaux », poursuit-il, précisant avoir été soutenu par des donateurs aisés.