Six surveillants d'un camp pénitentiaire en Russie ont été arrêtés pour «abus de pouvoir» et «violences» après la diffusion par des médias indépendants d'une vidéo de torture d'un détenu dans ce camp.
Vendredi 20 juillet 2018, le journal d'opposition Novaïa gazeta a publié sur son site une vidéo montrant plus d'une dizaine de surveillants du camp pénitentiaire numéro 1 de la région de Iaroslavl (environ 250 km au nord-est de Moscou) en train de porter des coups violents à un détenu, menotté et allongé sur une table, qui pousse des cris déchirants. La vidéo a provoqué une onde de choc et un tollé en Russie.
«Les enquêteurs ont identifié tous les surveillants du camp pénitentiaire qui ont participé au passage à tabac du détenu», a assuré dans un communiqué le Comité d'enquête, chargé des principales investigations dans le pays.
«À ce jour, six personnes ont été arrêtées», a-t-il précisé, en soulignant que des mesures visant à arrêter les autres suspects étaient en cours. Ils ont notamment «infligé de multiples coups de pieds, de poings et d'objets non-identifiés à cet homme», ajoute-t-il.
«Une enquête pour abus de pouvoir et violences a été ouverte», selon le Comité d'enquête, qui entend aussi vérifier les agissements du directeur de la prison et de responsables pénitentiaires régionaux.
Selon Novaïa Gazeta, l'avocate et militante des droits de l'Homme Irina Birioukova, qui a transmis au journal la vidéo de torture, «a dû quitter la Russie au lendemain de sa publication» en raison de «menaces de vengeance».
Les violences et mauvais traitements de la part des surveillants dans les camps et les prisons en Russie sont régulièrement dénoncés par les familles des prisonniers et des ONG spécialisées dans la surveillance des lieux de détention.