Le budget alloué à la lutte contre l'immigration irrégulière devrait baisser en 2025. Bruno Retailleau, qui réfléchit à une nouvelle loi en la matière, a donné quelques pistes d'économies pour combler cette diminution ce vendredi.
Un déplacement incontournable pour parler immigration. Michel Barnier et Bruno Retailleau ont été à Menton (Alpes-Maritimes) et Vintimille (Italie) ce vendredi 18 octobre, deux plaques tournantes de passages de migrants.
Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont eu une réunion de travail avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur italiens puis ont visité le centre de coopération police et douanes au poste-frontière de Vintimille avant de revenir vers Menton.
Devant la presse, Michel Barnier a martelé le besoin d’une nouvelle loi sur l’immigration en France. Et face à ce sujet plus qu’inflammable, la baisse annoncée des crédits alloués dans le budget 2025 à la lutte contre l'immigration irrégulière (103 millions d'euros par rapport à 2024) provoque une incompréhension, parfois au sein même de la macronie.
Bruno Retailleau a tempéré, ce vendredi, indiquant que le budget pouvait «encore être amélioré» et en proposant quelques pistes d’économies.
Le ministre de l’Intérieur prévoit «d'optimiser» les places en hébergement d'urgence en réduisant celles occupées par les déboutés du droit d'asile. «Les demandeurs d'asile déboutés n'ont rien à faire dans des hébergements», a-t-il fustigé.
Ensuite, Bruno Retailleau souhaiterait réduire le délai de réponse aux demandeurs grâce au recrutement de 29 personnes supplémentaires à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), chargé d'examiner les dossiers. «Si on traite plus rapidement (les dossiers), on va faire des économies», a expliqué le locataire de la place Beauvau.
Coopération européenne
Réunis en sommet européen à Bruxelles, les 27 ont haussé le ton jeudi dernier contre l'immigration irrégulière, en réclamant «en urgence» une loi pour accélérer les expulsions.
La France et l’Italie ont convenu de créer début 2025 une unité de coopération pour échanger des renseignements sur les réseaux de passeurs de migrants.
«La lutte contre l'immigration irrégulière nécessite un cadre solide de coopération européenne», a affirmé Michel Barnier, qui a néanmoins émis des réserves sur l'initiative controversée de l'Italie de transférer des migrants vers des pays tiers.