Dans un communiqué publié au lendemain du scrutin, France Universités, qui regroupe 74 établissements, a affirmé son rejet du parti d'extrême droite ayant engrangé 33,15% des suffrages lors du premier tour. L’association estime que le Rassemblement national représente une menace «réelle et inédite» pour «les valeurs universelles et humanistes».
L’enseignement supérieur vent debout contre le Rassemblement national. Ce lundi 1er juillet, France Universités, qui regroupe 74 établissements, a exprimé dans un communiqué son rejet du parti d’extrême droite après que ce dernier a cumulé 33,15% des voix lors du premier tour des élections législatives.
«La menace est immédiate, réelle et inédite. Elle doit être affrontée avec gravité et détermination car elle ne constitue pas une alternance ordinaire en démocratie. Ce sont bel et bien les valeurs universelles et humanistes qui sont en péril : l’ouverture aux autres, la tolérance, la curiosité intellectuelle ou encore l’esprit critique», est-il écrit dans le texte cosigné par Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM), Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs (Cdefi) et Conférence des grandes écoles (CGE).
Les établissements estiment ainsi que la politique du groupe dirigé par Jordan Bardella pourrait porter atteinte à l’enseignement supérieur puisqu’elle «se fonde sur des principes d’exclusion, de repli, mais aussi sur la peur et le rejet de l’autre».
Les établissements craignent également un barrage à la liberté académique «dans son ensemble». «Elle menace (...) l’autonomie de sa recherche et la liberté académique et pédagogique de celles et ceux qui ont en charge la formation de la jeunesse et concourent au développement du pays, dans chacun de nos territoires», ont déclaré les parties prenantes.
[Communiqué de presse] France Universités, la CDEFM, la Cdefi, et la CGE disent non au Rassemblement national pour les Universités et les écoles.#ElectionsLegislatives2024 https://t.co/1tHHcmJ4iy pic.twitter.com/lRQ3a5eFe2
— France Universités (@FranceUniv) July 1, 2024
Une prise de position dénoncée
Pourtant, tous ne suivent pas ce modèle. Pour certains, il n’est pas du ressort d’une association de prendre position. «Ce n’est pas le rôle d’une association universitaire de donner son avis sur ces élections», a assuré auprès de CNEWS Yvenn Le Coz, Délégué national de l’UNI.
«Ça montre qu’aujourd’hui que le monde universitaire est gangréné, en tout cas contrôlé par une minorité qui ne veut pas critiquer les blocages, la présence du Nouveau Front populaire à l’Assemblée, mais qui va attaquer le Rassemblement national (...) ce n’est pas en accord avec ce que veulent les présidents d’universités», a-t-il expliqué.
Ce n’est pas la première fois que France Universités fait parler d'elle. Lors de la loi immigration, cette dernière avait jugé certaines mesures comme étant «une insulte aux Lumières». Elle s’était toutefois montrée satisfaite «de la décision du Conseil constitutionnel pour les mesures relatives aux étudiants internationaux, mais restera vigilante». Selon Yvenn Le Coz, cette association «se situe en permanence du côté de la gauche et de l’extrême gauche».
Il y a quelques jours, plusieurs établissements comme Bordeaux, Vannes ou Strasbourg ont suivi l’appel à voter contre le Rassemblement national lancé par l’université de Paris-Nanterre.