Les établissements pénitentiaires français sont régulièrement confrontés à des livraisons de colis illégaux. Les gardiens de la prison de Beauvais, dans l'Oise, ont confié à CNEWS leur désarroi et fait part de leurs besoins pour endiguer ce fléau.
Un phénomène qui se banalise et qui préoccupe. Les gardiens de prison sont de plus en plus nombreux à alerter sur une recrudescence des livraisons de colis illégaux au sein des établissements.
L’un d’entre eux a accepté de détailler la méthode communément employée par les complices des détenus pour faire parvenir ces colis.
«Ils arrivent par les bois, ils viennent découper les grillages de protection et ils rentrent sur le glacis. Une équipe va attaquer nos collègues avec des mortiers et une autre va projeter les colis au-dessus du mur d’enceinte», a témoigné Fabien, secrétaire local Force ouvrière à Beauvais (Oise).
Ces individus tentent de faire passer des colis qui contiennent majoritairement des stupéfiants et des téléphones portables. Il est néanmoins rare que ces colis terminent entre les mains des détenus.
«Sous le coup de la pression, quand ils lancent les colis, en général ça tombe à côté des cours de promenade donc on arrive souvent à les récupérer. Quand ça tombe dans les cours de promenade, les détenus sont fouillés à la remontée des promenades», a estimé Fabien au micro de CNEWS.
Face à cette situation, la direction inter-régionale des services pénitentiaires à Lille (Nord) a mis en place plusieurs actions, comme le port de tenues de protection contre les flammes, une formation sur les techniques d’intervention lorsque les projeteurs sont plus nombreux ou les transferts ciblés des détenus identifiés comme organisant les projections.
Mais les gardiens demandent également de meilleurs moyens de défense pour se protéger, équivalents de ceux mis à disposition des policiers, comme des flashballs, des grenades de désencerclement et des boucliers.