Le nouveau président du Medef, Patrick Martin, a jeté un pavé dans la mare en estimant que les différents élus politiques français ne sont pas assez bien payés. En cause notamment selon lui, une charge de travail importante, mais aussi, parfois, une surexposition médiatique qui les place en première ligne.
Le nouveau «patron des patrons» relance le débat. «Nos élus politiques ont des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu’ils encourent», estime Patrick Martin le nouveau président du Medef.
Dans un entretien accordé au Dauphiné libéré, celui qui a pris la tête du principal syndicat patronal le 6 juillet dernier en remplacement de Geoffroy Roux de Bézieux considère en effet que les élus politiques français ne sont pas assez payés face à une charge de travail importante.
Dans un contexte de défiance grandissante à l'égard des élus, et alors que nombre de citoyens hésitent à s'engager, il convient donc de revaloriser les salaires pour pouvoir «attirer les talents».
Les élus ruraux encore plus désavantagés
«La démocratie a un coût» abonde Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), qui juge lui aussi les indemnités des élus, et encore plus celles des élus des territoires, insignifiantes par rapport à leur charge de travail. «Ils ne compensent pas les pertes de salaire qu’ils concèdent en s’engageant», dit-il encore.
Et cela d'autant plus qu'une grande partie des élus politiques ruraux sont bénévoles et doivent donc se démener pour trouver un équilibre entre leur vie publique et leur activité professionnelle. Pour le directeur de l’AMRF, le constat est donc clair : le coût de l’engagement au niveau local, et en milieu rural, n'est pas suffisamment assumé par la République.
En France, le montant des indemnités de fonction des élus varie selon l’importance du mandat ou encore de la taille de la collectivité. Elles constituent du reste une dépense obligatoire pour la collectivité.
Concrètement, députés et sénateurs touchent ainsi une indemnité forfaitaire de 7.600 euros qui couvre également l’indemnité de résidence et l’indemnité de fonction. Pour les mandats locaux, l’indemnité brut est fixée à 1.026,51 euros pour un élu d’une commune de 500 habitants, et à 5.837,01 euros pour un maire d’une ville de 100.000 habitants ou plus.