Des élus du Rassemblement national ont lancé mercredi une association parlementaire visant à lutter contre le «poison du wokisme», ce courant de pensée prônant la défense des minorités.
Le «wokisme» dans le viseur du RN. Des élus du parti de Marine Le Pen ont annoncé mercredi le lancement d'une association parlementaire contre «le poison du wokisme», visant «l'écriture inclusive», la «propagande LGBT dans les écoles» ou les «réunions racialisées».
Le député RN Roger Chudeau, ancien inspecteur général de l'Education nationale, a dénoncé devant la presse à l'Assemblée nationale une «doctrine de déconstruction de notre civilisation», un «discours séparatiste» et un «communautarisme à l'anglo-saxonne».
Il entend grâce à cette association d'une quarantaine de membres, surtout des députés et parlementaires européens RN, «agir sur le plan législatif» en proposant des lois contre l'écriture inclusive, contre les réunions «interdites aux blancs dans l'espace public» ou «genrées, interdites aux hommes». Il veut aussi se pencher sur la «question transgenre dans le sport», quand «des grands sportifs masculins deviennent des dames et raflent soudain toutes les médailles». Selon le député du Loir-et-Cher, le «wokisme noyaute les médias, noyaute les entreprises» et «les grandes écoles comme Sciences Po».
thématiques chères à Eric Zemmour ?
Le parlementaire RN espère une «association transpartisane» et mentionne parmi les personnalités intéressées deux députés non-inscrits, Nicolas Dupont-Aignan et Véronique Besse, ou les sénateurs Reconquête (le parti d'Eric Zemmour) Stéphane Ravier et Sébastien Meurant.
A gauche, l'initiative est largement ignorée. «C'est beaucoup de mousse pour pas grand chose. Derrière le vocable wokisme, on met beaucoup de chose et souvent n'importe quoi», a balayé Olivier Faure (PS).
En reprenant des thématiques chères à son rival d'extrême droite Eric Zemmour, le RN cherche-t-il à occuper un terrain investi par l'ex-candidat à la présidentielle ?
«On ne fixe pas notre calendrier par rapport à Reconquête. Ce n'est pas notre boussole. Le RN est le premier groupe d'opposition parlementaire, il a une vie autonome», réplique Philippe Olivier, député européen. Avec sa collègue Patricia Chagnon, ils mentionnent la tenue d'un colloque contre le «wokisme» le 21 avril à Paris, avec le président du RN Jordan Bardella.