Depuis quelque temps, des policiers dénoncent leurs conditions de travail dans les manifestations. Ils demandent plus de sécurité, car, selon eux, ils font face à des manifestants de plus en plus violents. C'est le cas de David, trente ans de carrière dans la police nationale, qui témoigne pour CNEWS.
«On a envie de poser les casques». David a été mobilisé avec les CRS de Bordeaux sur toutes les manifestations depuis le mois de janvier, et va également travailler en Gironde ce jeudi 6 avril lors de la 11e journée de manifestation en France. En fonction depuis trente ans dans la police nationale, il dit n'avoir jamais connu une telle succession de manifestations violentes depuis l'épisode des gilets jaunes. Selon lui, il travaille la «peur au ventre» dans des conditions qu'il dénonce, tout comme la majorité de ses collègues.
En effet, selon le policier, les manifestations sont longues et, par conséquent, le service d'un représentant des forces de l'ordre peut fréquemment avoisiner les 14h-15h, parfois sans repas de prévu, car «l'administration n'est pas capable» de leur en fournir. Comme beaucoup d'autres policiers, David se sent «épuisé».
ne pas répondre aux provocations
À chaque manifestation, David reçoit des ordres précis de ses supérieurs pour gérer au mieux les cortèges et ses alentours. Le principal : ne jamais répondre aux provocations.
Mais avec la présence d'individus violents dans la plupart des cortèges en France, les policiers sont souvent la cible de projectiles. «On est devenu les punching-balls des manifestants radicaux», souligne David. «On reçoit des pierres, des canettes, on se protège avec les boucliers, mais on n'a pas le droit de répondre. (...) Les black blocs savent cacher des objets, ils savent s'intégrer dans les manifestations et ils savent qu'on n'ira pas les chercher quand ils sont à l'intérieur des cortèges», dénonce-t-il.
Durant la dernière manifestation qui a eu lieu à Bordeaux, des policiers ont, l'espace d'un instant, posé leur casque à terre pour protester contre ces conditions de travail. Un geste fort soutenu par une grande partie de leur hiérarchie, qui ne les a pas sanctionnés.