Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a regretté le «vide» de l’interview du président de la République Emmanuel Macron ce mercredi 22 mars, estimant qu’il est de «plus en plus seul».
Il a «conforté le sentiment de mépris» des Français. Voici ce que retient Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale des propos d’Emmanuel Macron lors de son entretien télévisé ce mercredi. Elle a notamment regretté le «vide» de son intervention, jugeant le président de la République «de plus en plus seul».
«Ce midi nous avons entendu des propos mécaniques et dilatoires, d'un homme apparemment de plus en plus seul, qui semble avoir perdu tout sens du réel, tout contact avec le monde extérieur y compris avec les siens», a-t-elle déploré lors d'une conférence de presse où elle a lancé une violente charge contre le chef de l'État.
La patronne des députés RN à l'Assemblée nationale a également reproché au président d'avoir accordé cet entretien à 13h et d'avoir ainsi «défié symboliquement la France qui travaille (et) confortant ainsi le sentiment de mépris».
Un discours «pas à la hauteur» d'un président
«Le rôle d’un président, est de s’adresser à tous, sans exclusion ni mépris, de trouver les mots pour rassembler et rassurer», a-t-elle déploré avant d’ajouter qu’Emmanuel Macron «dit qu’il respecte, mais il insulte tous les Français, globalement».
Marine Le Pen : «Ce que fait Emmanuel Macron est inutile, brutal, inefficace et injustifié» pic.twitter.com/DMysuFay4J
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«Quand le pays est troublé et en plein doute, (on) aurait besoin d’une parole forte, d’une bienveillante assurance», invective encore Marine Le Pen, jugeant que le président n’aurait certes pas calmé la situation, mais pire encore, aurait alimenté la colère de la majorité des Français qui sont contre la réforme des retraites.
Selon elle, Emmanuel Macron «n'a jamais pris aucun risque. Et contrairement à ce qu'il dit, il a toujours pensé à son confort personnel, au renforcement de son pouvoir personnel, et jamais à l'intérêt supérieur du peuple», a-t-elle dénoncé.
«Son autorité est ruinée»
Marine Le Pen est également revenue sur la légitimité de la Première ministre Elisabeth Borne, qu’elle avait appelé à démissionner depuis que cette dernière a engagé la responsabilité de son gouvernement le 16 mars dernier, via l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.
«Elisabeth Borne sort pulvérisée par cette séquence», a déclaré Marine Le Pen, faisant ici référence au rejet à seulement 9 voix près d’une motion de censure lundi à l’Assemblée nationale. Son autorité est «ruinée» d’après la présidente du groupe RN au Palais-Bourbon, réitérant son appel à la démission de la cheffe du gouvernement.
Un remaniement ?
Si Marine Le Pen assure ne plus «jouer au pompier» et ne plus vouloir «éteindre le feu» de la contestation contre la réforme des retraites, elle est également revenue sur la suite, pour le gouvernement.
Marine Le Pen : «Il y a de grandes chances qu'Emmanuel Macron procède à une dissolution d'ici quelques semaines» pic.twitter.com/NhpmDw0BGK
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En effet, il reste quatre ans de mandat à Emmanuel Macron, mais aussi théoriquement à sa Première ministre puisque le chef de l’État a assuré avoir confiance en elle et ne pas prévoir ni de dissolution, ni de remaniement.
Néanmoins, ce n’est pas l’avis que partage Marine Le Pen, pour qui le président pourrait bel et bien procéder à un remaniement d’ici les prochaines semaines et non une dissolution comme elle l'avait précédemment dit par erreur, face au risque des violences en hausse dans les rues.