Dans un rapport publié lundi 13 mars, le Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge fait état d'une hausse inquiétante de la consommation de psychotropes chez les plus jeunes.
Un constat alarmant. Antidépresseurs ou psychostimulants, des traitements administrés trop souvent et à haute dose à des dizaines de milliers d’enfants.
Le rapport du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) publié ce lundi pointe une nette augmentation de ces prescriptions, normalement réservées aux adultes.
«Nous pensions qu’en France, on prescrivait traditionnellement peu aux enfants, mais les chiffres ont doublé entre 2010 et 2021, et cela nous place parmi les pays les plus prescripteurs en Europe», a déploré Sylvianne Giampino, présidente du Conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA.
jusqu'à +155% pour les hypnotiques et les sédatifs
Ce document de 190 pages sur le mal-être des jeunes de 6 à 17 ans révélé par Le Parisien, indique qu'entre 2014 et 2021, le taux de consommation des moins de 20 ans, a augmenté de 48,54% pour les antipsychotiques, 62,58% pour les antidépresseurs et de 155,48% pour les hypnotiques et les sédatifs.
Avec trop de pression à l'école, le harcèlement ou encore le poids croissant des réseaux sociaux, les jeunes sont soumis à davantage d'épisodes dépressifs ou de troubles de l'humeur.
Et face au manque de place dans les centres médicaux psychopédagogiques, les médecins finissent par prescrire ces traitements à hautes doses. Ce qui aura pour conséquence, in fine, de modifier leur activité psychique, leur comportements et leurs émotions, les rendant somnolents par exemple, mais aussi parfois apathiques.