Une étude menée par l’Observatoire français des drogues révèle que la consommation de produits addictifs, comme l’alcool, le tabac ou le cannabis, est en baisse chez les jeunes de 17 ans en France.
Cigarettes, alcool, cannabis, drogues «dures»… Les jeunes s’intéressent de moins en moins aux produits addictifs, selon une étude menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). En effet, sa dernière enquête «ESCAPAD», publiée ce jeudi 9 mars, indique que la consommation de ces produits est en chute chez les jeunes de 17 ans. L’enquête a été réalisée avec la Direction du service national et de la Jeunesse du ministère des Armées, sur 23.701 jeunes qui participaient à la Journée défense et citoyenneté (JDC).
«En 2022, moins d’un jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir déjà fumé au moins une cigarette (manufacturée ou à rouler) au cours de sa vie (46,5 %) et 15,6 % ont déclaré fumer quotidiennement. La consommation de tabac a fortement baissé entre 2017 et 2022», indique le rapport, et ce quelle que soit la fréquence de consommation.
«Cette tendance orientée à la baisse est observée depuis la première enquête ESCAPAD en 2000. Elle n’a cependant pas été continue : après avoir baissé entre 2000 et 2006, la consommation de tabac chez les jeunes de 17 ans a ensuite stagné, voire augmenté, avant de décliner de nouveau fortement depuis 2014», a indiqué l’OFDT. Par ailleurs, l’âge moyen d’entrée dans le tabagisme quotidien tend également à reculer, et passe de 15,1 ans en moyenne en 2017 à 15,3 ans en 2022.
Baisse du tabac, de l'alcool et des drogues
Toutefois, si la consommation de tabac a décliné, celle de la cigarette électronique est en «très nette progression» chez les jeunes de 17 ans. «L’expérimentation est ainsi passée de 52,4 % à 56,9 % et l’usage quotidien a triplé, progressant de 1,9 % à 6,2 %», affirme l’OFDT, qui ajoute que l’expérimentation de la cigarette électronique est devenue plus précoce, passant de 15,4 ans en 2017 à 15,0 ans en 2022.
A l’instar du tabac, la consommation d’alcool parmi les jeunes de 17 ans est également en déclin. «Ainsi, en 2022, près d’un adolescent sur cinq (19,4 %) a déclaré n’avoir jamais bu d’alcool de sa vie. Il s’agit d’une hausse de cinq points par rapport à 2017», précise le rapport. L’OFDT ajoute par ailleurs que pour la première fois depuis le lancement de cette enquête en 2000, moins d’un adolescent sur deux déclare avoir été ivre au moins une fois au cours de sa vie.
L’usage de cannabis est lui aussi en baisse, quelle que soit la fréquence d’usage : «l’expérimentation recule de près de 10 points par rapport à 2017 (29,9 % contre 39,1 %), l’usage au cours des 12 derniers mois de 8 points (23,3 % contre 31,3 %), l’usage au cours du mois de 7 points (13,9 % contre 21,0 %). De même, les niveaux d’usage régulier (au moins 10 consommations dans le dernier mois) et quotidien ont été divisés par deux au cours de la période», selon le rapport.
Détérioration de la santé mentale
Pour la première fois, l’OFDT a également interrogé les jeunes sur l’usage du cannabidiol (CBD), substance présente dans le chanvre, dont la vente des fleurs ou des feuilles est légale en France. Selon l’étude, l’expérimentation ou la consommation quotidienne de drogues illicites (MDMA, cocaïne, LSD, kétamine, héroïnes etc.) est également en baisse. «Entre 2017 et 2022, la part des jeunes ayant expérimenté au moins une des huit substances mentionnées dans le questionnaire a été pratiquement divisée par deux (3,9 % en 2022 contre 6,8 % en 2017)», chiffre le rapport.
Cependant l’Observatoire des drogues rappelle qu’entre 2017 et 2022, la crise sanitaire du Covid-19 a pu avoir des conséquences significatives sur les pratiques des jeunes, car la consommation de ces produits addictifs a souvent lieux dans des contextes de sociabilité, qui ont été interdits pendant plusieurs mois.
Le rapport ESCAPAD s’intéresse également à l’état de santé des jeunes, et a indiqué qu’il s’était détérioré, notamment en ce qui concerne la santé mentale. L’OFCT a ainsi observé une augmentation des symptômes anxiodépressifs sévères chez les jeunes, ainsi qu’une hausse des tentatives de suicide, ou de troubles alimentaires liés à la maigreur ou au surpoids.