Invité du Grand Rendez-vous sur CNEWS ce dimanche 5 février, Olivier Véran est revenu sur le passage à l’Assemblée nationale du projet de loi de réforme des retraites. Le porte-parole du gouvernement craint notamment que «l’obstruction bête et méchante de la Nupes» empêche un débat de qualité.
Alors que le texte du projet de loi de réforme des retraites doit être débattu cette semaine à l’Assemblée nationale, plus de 20.000 amendements ont été déposés par les parlementaires, dont près de 18.000 par des députés de la Nupes. Une attitude qualifiée d’obstruction «bête et méchante» par Olivier Véran, qui craint que cela n’empêche un débat de qualité sur la réforme.
Invité du Grand Rendez-vous ce dimanche sur CNEWS, le porte-parole du gouvernement est revenu sur les promesses, et notamment celle de tenir compte des oppositions dans sa façon de gouverner, faites par Emmanuel Macron au moment de sa réélection. Des promesses qu’il estime tenues, et qui nécessitent en retour une attitude constructive des députés de l’opposition.
«On vous a fait la promesse que la méthode allait changer, on vous a fait la promesse de ne pas gouverner seuls, et on a fait la promesse aux parlementaires de retrouver tout le sel de leur mission. Cette promesse nous la tenons, ce que nous attendons maintenant, c’est qu'elle soit reçue pour ce qu’elle est, c’est-à-dire être capable de reconnaître quand quelque chose de bien est fait, et de le voter même quand c’est estampillé de la majorité», a réclamé Olivier Véran.
Une réforme rejetée de toutes parts
Pourtant, la réforme des retraites proposée par le gouvernement concentre toutes les critiques, et ne cesse de voir son opposition grandir. Le 31 janvier dernier, à l’occasion de la dernière grande journée de mobilisation, ce sont près d’1,272 million de personnes, selon le ministère de l'Intérieur, qui sont descendues dans les rues pour manifester leur mécontentement et demander le retrait du texte.
A cet égard, le porte-parole du gouvernement l’affirme : «nous accepterons des amendements de l’opposition, et nous voulons améliorer ce texte», a-t-il confirmé. «Ce que nous craignons, c’est que les Français soient privés d’un débat de qualité à l’Assemblée nationale à cause de l’obstruction bête et méchante de la Nupes», a-t-il détaillé.
«Quand vous déposez 18.000 amendements sur un texte de loi, c’est comme quand vous jetez de la soupe à la tomate sur un tableau, cela ne sert à rien et cela ridiculise ceux qui le font», a martelé Olivier Véran, en référence aux militants écologistes qui avaient «vandalisé» un tableau de Van Gogh à Londres.
Le gouvernement utilise l'article 47.1 de la Constitution
«Ce n’est pas le travail d’un parlementaire, ces 18.000 amendements vont empêcher les députés d’aller examiner plusieurs articles essentiels de cette réforme», a-t-il conclu, faisant fi de la stratégie d’accélération du processus via l’article 47.1 de la Constitution, utilisé par le gouvernement.
Pour rappel, en raison de l’intégration de la réforme dans le budget rectificatif de la Sécurité sociale, la limitation des débats au Parlement est fixée à 50 jours via l’application automatique de l’article 47-1. A compter du lundi 31 janvier, la loi laisse vingt jours à l’Assemblée nationale pour se prononcer en première lecture sur le texte, puis quinze jours au Sénat, majoritairement à droite, pour statuer dessus.