Après le démantèlement effectué par les forces de l'ordre début octobre, le campement de consommateurs de crack du square Forceval, à la porte de la Villette (19e), est désormais vide. Mais les toxicomanes demeurent toujours présents dans la capitale, en particulier dans le 18e arrondissement.
Près de deux mois après le démantèlement du camp de crack situé à la porte de la Villette, où étaient rassemblés plusieurs centaines de consommateurs, le problème sanitaire et sécuritaire qui existe en raison de la présence dans l'espace public de nombreux toxicomanes à Paris n'est toujours pas réglé. Evacués le 5 octobre dernier du square Forceval, ils errent désormais dans les rues du nord-est parisien.
«le proBLème a juste été déplacé»
Dispersés à la suite du dispositif policier déployé par Gérald Darmanin et Laurent Nuñez, les consommateurs réguliers de cette drogue de synthèse très addictives – même ceux qui ont été et sont toujours accueillis dans des centres d'hébergement – n'ont pas quitté Paris pour autant.
Dans le 18e arrondissement de Paris, entre la rue de la Chapelle et la porte de Clignancourt mais aussi boulevard Ney, le long des rails du tram, ils sont plusieurs dizaines à se retrouver, comme avant. Et si d'importants effectifs policiers ont été déployés sur le terrain, cela les force à changer souvent de spots. Sans pour autant quitter leurs quartiers de prédilection.
Interrogée par CNEWS, Dominique, qui habite le quartier, estime que «le problème n'a pas été réglé». «Il a juste été déplacé, comme d'habitude [...] ils sont revenus dans le quartier et dans le métro» lance-t-elle, assurant «ne plus oser inviter des amis» à lui rendre visite.
Au lendemain du démantèlement du square Forceval, la préfecture de Paris et d'Ile-de-France, la préfecture de police de Paris et l'Agence Régionale de Santé avaient assuré qu'ils «continueraient à déployer une action volontariste et coordonnée pour construire des parcours de prise en charge sanitaire, médico-sociale et sociale». Mais sans en dire davantage sur la forme que pourraient prendre ces parcours de soins.
Aujourd'hui, les associations réclament davantage de places de d'hébergement et la création d'espaces de consommation sécurisés pour une réelle prise en charge médico-sociale des toxicomanes. Les discussions se poursuivent pour la mise en place d'un nouveau plan crack.