Emmanuel Macron a redonné un coup d'accélérateur à la réforme des retraites, et les oppositions craignent déjà une tentative de passage en force de la majorité, qui pourrait faire usage de l’article 49.3 de la constitution.
«C’est une réforme qui s'impose», martèle Emmanuel Macron, qui a redonné un coup de pied dans la fourmilière la semaine dernière, en sous-entendant qu’il pourrait faire passer la réforme des retraites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Une annonce qui a rapidement fait réagir les oppositions, à droite comme à gauche, qui dénoncent un «passage en force» de la majorité.
«C’est un choix qui appartient au président de la République et à la Première ministre, et dès lors que vous passez par la loi, ce n’est pas un coup de force, c’est un choix démocratique de la majorité élue par le peuple français», a défendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, au micro de CNEWS.
En cas de rejet par ses opposants de sa réforme des retraites, le gouvernement pourra toujours faire usage de l’article 49.3 de la Constitution, qui lui permet de faire passer le projet de loi sans vote au Parlement. Une option sur la table, mais qui crispe au sein même de ses soutiens. «Je suis opposé au passage en force. Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française», a déclaré François Bayrou, président du Modem, qui soutient pourtant la réforme des retraites.
Ce dimanche, Stéphane Séjourné, secrétaire de Renaissance (ex-LREM), a affirmé qu’il y aura un débat sur la réforme des retraites au Parlement, et que le recours au 49.3 représentait «une forme de risque» pour le gouvernement, qui pourrait être sanctionné par une motion de censure.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera présenté en Conseil des ministres le 26 septembre prochain. Emmanuel Macron souhaiterait que sa réforme, qui comprend un recul de l’âge légal de départ à la retraite, soit mise en place à l’été 2023.