Après plus de neuf mois d’audience, la parole revient aux quatorze accusés. Ces derniers disposaient d’une dernière occasion de s’exprimer avant le début des délibérations des magistrats et leur verdict attendu ce mercredi 29 juin 2022, en fin de journée.
La fin est proche. L’ultime audience du procès le plus long de l’histoire judiciaire criminelle française d’après-guerre, s'est déroulée ce lundi matin. Alors que les plaidoiries des avocats de la défense se sont achevées le 24 juin dernier, le dernier mot est revenu au banc des accusés. Chacun des quatorze accusés a été effet invité à prendre la parole, comme le prévoit la loi.
«Mes premiers mots seront pour les victimes, celles qui nous écoutent à la web-radio, qui n’ont pas pu déposer à la barre (...) Plus de 130 morts, plus de 400 blessés, qui peut présenter des excuses insincères?», a notamment dit Salah Abdeslam. «J'ai fait des erreurs c'est vrai, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur, et si vous me condamniez pour assassinats, vous commettriez une injustice», a-t-il dit.
Quasiment muet durant l'instruction, le seul membre encore en vie des commandos ayant causé la mort de 130 personnes à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015 a beaucoup parlé devant la cour d’assise spéciale de Paris tout au longdu procès. Ambivalent au cours de l’audience, il a oscillé entre l’arrogance en se proclamant «combattant de l’État islamique», et la compassion en expliquant avoir renoncé à actionner sa ceinture explosive dans un bar parisien par «humanité».
Si le Français de 32 ans est sorti de son mutisme, Osama Krayem, Sofien Ayari et Mohamed Bakkali, sont quant à eux restés silencieux, ne permettant pas de lever la zone d’ombre autour de l’attentat avorté à l’aéroport d’Amsterdam, prévu le même soir que ceux de Paris. Un procès qualifié d’illusion, une défense vaine ou encore une parole sans valeur, ces trois accusés ont ainsi fait valoir leur droit au silence.
Outre les quatorze accusés, la cour devra juger six personnes par défaut, donc cinq présumées mortes en zone irako-syrienne. Par ailleurs, les délibérations des magistrats dureront deux jours dans un lieu secret placé sous surveillance.