Alors que le premier tour de l'élection présidentielle a lieu dimanche, de nombreux Français ont déjà prévu de ne pas se rendre aux urnes. Pourtant, certains d’entre eux ont décidé d’offrir leur droit de vote à des étrangers n’en disposant pas.
Lancée en 2017 lors du dernier scrutin présidentiel, marqué par un taux d’abstention de 25 %, cette initiative novatrice du collectif Alter-votant a permis à de nombreux étrangers de faire entendre leur voix sur le plan démocratique.
«Comment ça se fait qu’on se retrouve avec autant de gens qui ne veulent pas voter d’une part et autant de gens qui ne le peuvent pas ? Il y a donc un problème avec ce système électoral», a déploré Thomas Berteigne, co-fondateur du collectif, sur CNEWS.
Des dizaines de Français vont encore offrir leur droit de vote à des immigrés désirant peser sur l’élection présidentielle et ne possédant pas le droit de vote.
«Offrir ce "privilège" à quelqu'un qui a vraiment envie de voter»
«Finalement, j’ai peut-être plus intérêt à offrir ce "privilège" à quelqu’un qui a vraiment envie de voter, parce que moi, si je le fais, ce n’est pas par envie», a expliqué un électeur abstentionniste, également prénommé Thomas, au micro de CNEWS.
Pour Bruno, étudiant en Master d’études politiques à l’EHESS de nationalité portugaise et en France depuis l’âge de 8 ans, cette opportunité va représenter une véritable chance. «Je suis quelqu’un qui habite dans un pays et qui ne peut pas y voter, alors que je peux voter dans mon pays d’origine… Mon vote n’a pas de sens parce que je vote dans un pays où je ne vis pas et que je fréquente assez peu donc j’en connais peu la politique. Alors qu’ici, je regarde tous les jours les actualités et je ne peux rien faire», a analysé ce dernier sur CNEWS.
Grâce à «Alter-votant», Bruno donnera donc le nom du candidat souhaité à Thomas, qui ira déposer ce bulletin dans l’urne ce dimanche.
Sur son site internet, le collectif Alter-votant a totalisé 4,3 millions de personnes nées dans un pays étranger et 800.000 étrangers nés dans l’Hexagone n’ayant pas le droit de vote.