Les propos tenus par Dominique Lanoë, adjoint au maire de Cachan (Val-de-Marne), font polémique. Lors d'un conseil municipal, cet élu La France insoumise a insinué que les policiers armés tuaient la population au lieu de la protéger.
La scène, filmée, s'est déroulée le 30 septembre dernier. Alors que les élus s'interrogent sur la nécessité d'équiper la police municipale en armes létales, Dominique Lanoë fait cette déclaration : «Le but de la police est de protéger la population, il n'est pas de posséder des armes pour la tuer».
Des propos qui provoquent un tollé dans l'opposition. Pascal Castillon, conseiller municipal «Mieux vivre à Cachan», décide même de quitter la salle. «Je pense à toutes les femmes et les hommes, de la police nationale, municipale, de la gendarmerie, qui risquent leur vie tous les jours pour la population, explique l'élu, également policier municipal. Pour moi [Dominique Lanoë] n'a rien à faire dans un conseil municipal, c'est un danger.»
La ville de Cachan n'a pas encore réagi
Depuis la publication de cette vidéo sur les réseaux sociaux, plusieurs réactions indignées ont été recensées, notamment de la part des représentants des forces de l'ordre et de la droite. Le Syndicat des Commissaires de Police Nationale a ainsi dénoncé des propos «consternants, calomnieux et diffamatoires», tandis que Vincent Jeanbrun, maire de l'Hay-les-Roses et proche de Valérie Pécresse, demande a demandé au gouvernement de «réagir rapidement».
Propos consternants, calomnieux et diffamatoires sur la Police Nationale de la part d’élus indignes de leurs mandats. #Police #Cachan https://t.co/puCabFp5qv
— Commissaires de la Police Nationale SCPN (@ScpnCommissaire) October 12, 2021
L'équipe municipale de la ville de Cachan, elle, ne s'est pas exprimée, et n'a pas répondu à nos sollicitations. Mais elle devrait rapidement rendre des comptes à Gérad Darmanin. Dans un courrier que nous nous sommes procuré, le ministre de l'Intérieur demande en effet à la maire, Hélène de Comarmond, de «[lui] préciser dans quel contexte de telles déclarations ont pu être prononcées».
«Vous pouvez imaginer l'émoi [que ces propos] ont pu provoquer au sein des forces de l'ordre et au-delà, écrit Gérald Darmanin. Nous devons collectivement faire preuve d'intransigeance face à toutes les attaques portées contre les femmes et les hommes qui nous protègent.»
Et le ministre de terminer sa lettre en précisant que la réponse de la maire de Cachan «décidera des suites éventuelles [qu'il] donnera pour préserver l'honneur des forces de l'ordre».
Ces propos hostiles aux forces de l'ordre ne seraient pas les premiers au sein du conseil municipal. «En juin 2020, une conseillère municipale déléguée avait prétendu que la police était raciste, et elle était même allée jusqu'à dire que la France était raciste», relate Sébastien Trouillas, lui aussi conseiller municipal «Mieux vivre à Cachan», qui a interpellé sur Twitter la maire de la ville, réclamant «des excuses publiques» ainsi que la démission de Dominique Lanoë.