La mission d’inspection lancée après le féminicide de Mérignac (Gironde) début mai a rendu mercredi un rapport accablant, pointant de nombreuses défaillances dans le suivi du conjoint violent multirécidiviste.
A l’issue de ce compte-rendu, Matignon a annoncé une série de mesures pour mieux protéger les victimes de violences conjugales :
- élargissement du recours au bracelet anti-rapprochement
- mise en place d’un fichier des auteurs de violences conjugales
- pas d’aménagement de peine sans expertise psychologique
- déploiement de 3.000 téléphones grand danger d’ici à 2022, soit une augmentation de 65%
- création d'une instance nationale pour associer les diverses organisations dédiées à la lutte contre les violences conjugales
Chahinez, 31 ans, mère de 3 enfants, avait été tuée le 5 mai à Mérignac par son mari violent dont elle était séparée. Après l’avoir blessée par balles, l’homme l’avait ensuite immolée par le feu en pleine rue. Un drame qui a suscité une vive émotion dans le pays.
Une émotion d’autant plus forte que Mounir B. avait été condamné le 23 juin 2020 pour violences conjugales en récidive à dix-huit mois de prison, dont neuf mois avec sursis et mandat de dépôt à l’audience.
Remis en liberté en décembre, il avait interdiction d’entrer en contact avec son épouse. Interdiction qu’il n’avait pas respectée puisque mi-mars, soit quelques semaines avant le drame, Chahinez portait plainte contre lui pour une nouvelle agression violente.