Olivier Véran annonçait jeudi dernier que le couvre-feu ne suffisait plus pour freiner l'épidémie de coronavirus. Dans le JDD, ce dimanche, il justifie pourtant le choix de ne pas reconfiner le pays.
«L'incidence, c'est à dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, a peu augmenté depuis quatre jours. Plusieurs semaines après la généralisation du couvre-feu, ça peut signnifier que son effet maximal se fait sentir.»
Certains chiffres confortent cette position : le R0, soit le nombre de personnes contaminées par un malade, est de 1,1 alors qu'il était de 3 avant le premier confinement, le taux de positivité des tests n'est que de 7%, et les services de réanimation ne sont pas saturés.
Le ministre de la Santé relativise également les effets du variant anglais en France. «Sa circulation s'intensifie - de 50% chaque semaine - mais de manière moins intense qu'à l'étranger, où des hausses de 70 à 100% ont été relevées.»
L'espoir d'Olivier Véran et du gouvernement, désormais, est d'éviter une nouvelle vague. «Tout laisse à penser qu'une nouvelle vague pourrait se profiler à cause du variant; mais peut-être pourra-t-on l'éviter grâce aux mesures que nous avons décidées tôt. L'idée c'est de gagner du temps, de limiter la casse.»
Pour de nombreux épidémiologistes, un confinement reste pourtant inévitable. Olivier Véran indique que, «si l'incidence repartait à la hausse», le gouvernement n'hésiterait pas à reconfiner la population.