La Fédération nationale des conseils de parents d'élèves a diffusé en interne une affiche de campagne pour les élections des représentants de parents d'élèves défendant le droit pour les mères d'élèves musulmanes voilées à accompagner leurs enfants aux sorties scolaires.
Depuis, elle est la cible de nombreuses critiques.
«Oui, je vais en sortie scolaire, et alors?», affirme cette affiche, publiée sur les réseaux sociaux. «La laïcité c'est accueillir à l'école tous les parents sans exception», lit-on en sous-titre, à côté d'une photo montrant une femme voilée et une fillette.
Interrogé à ce sujet par CNews, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a jugé «regrettable» cette campagne.«Il faut avoir le sens de l'histoire, cette fédération de parents d'élèves a été fondée sur la laïcité donc c'est extrêmement paradoxal, je pense que c'est une erreur de leur part, j'espère qu'ils vont la corriger», a-t-il dit.
Le ministre a ensuite enfoncé le clou : «c'est un tout petit peu inquiétant; il y a des élections de parents d'élèves dans quelques semaines, le fait qu'on ait maintenant des organisations qui essayent de flatter le communautarisme pour avoir des voix n'est pas une bonne chose», a-t-il dit, demandant à la FCPE de «corriger» cette «erreur».
La FCPE dénonce l'instrumentalisation de l'affiche
Une réaction jugée «scandaleuse» par Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, interrogé par l'AFP. «Cette affiche a été envoyée en interne à toutes nos sections départementales, elle faisait partie d'un lot dans le cadre du matériel électoral en vue des élections», a-t-il expliqué.
Aux sections de choisir ensuite les affiches à diffuser «en fonction des réalités de terrain». «Sortie de son contexte, cette affiche a été instrumentalisée par des réseaux d'extrême droite et de Laurent Bouvet, fondateur du Printemps républicain et membre du conseil des sages de la laïcité, institué par M. Blanquer», s'est insurgé Rodrigo Arenas.
Selon la FCPE, Laurent Bouvet, qui promeut une laïcité stricte, a détourné l'affiche sur ses comptes Facebook et Twitter, en remplaçant par exemple le visage de la femme par des visages de jihadistes.
La fédération est depuis «cyberharcelée» et «par sa réaction, M. Blanquer porte atteinte aux résultats électoraux», a dénoncé M. Arenas.