Des locaux indignes, un parc automobile vieillissant, un sentiment d'abandon... Dans son rapport la commission d'enquête fait un état des lieux très négatif des conditions de vie et de travail des forces de l'ordre. Cette commission a été constituée début février, en plein mouvement des gilets jaunes. Plusieurs auditions ont été menées.
Plus de 13.700 gendarmes, policiers nationaux, municipaux et réservistes ont été interrogés sur leurs conditions de travail. 70% d'entre eux ressentent un sentiment d'abandon et dénoncent des conditions déplorables générées notamment par la vétusté des bâtiments.
Au total, 22% des immeubles de la direction générale de la police et 28% des bâtiments de la préfecture de police sont vétustes. Le rapport fait également état d'un parc automobile vieillissant. L'âge moyen des véhicules blindés à roues de la gendarmerie mobile, souvent déployé près de l'arc de Triomphe lors des manifestations de gilets jaunes est de 45 ans en moyenne.
23 millions d'heures supplémentaires non récupérées
Plus préoccupant encore, les agents ne sont pas assez protégés. Par exemple, après la visite d'une brigade de gendarmerie en Seine-et-Marne, les rapporteurs ont indiqué que 15 militaires se partageaient deux casques et deux gilets lourds.
Le rapport épingle aussi les heures supplémentaires, 23 millions d'heures non récupérées au 31 décembre dernier soit 164 en moyenne par agent.
Enfin, la commission d'enquête pointe du doigt la multiplication des tâches administratives chronophages et complexes qui nourrit la frustration des forces de sécurité.