Deux suspects ont été mis en examen dans l’enquête sur le viol d’une octogénaire handicapée à son domicile de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). L'un a été placé en détention provisoire, tandis que l'autre, faute de preuve génétique, a été libéré, mais demeure sous OQTF.
Dans la rue Racine, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), les habitants ont été frappés d'effroi après le viol d'une femme handicapée de 83 ans, mercredi 3 mai. Les deux suspects, de nationalité algérienne et placés sous OQTF, ont été interpellés peu après les faits. L'un a été placé en détention provisoire, et l'autre en centre de rétention administrative en vue de son expulsion du territoire français.
L'enquête menée par le Service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis a montré que les deux rôdeurs sont entrés chez la victime en passant par la porte d'entrée, qui n'était pas fermée à clé. La femme de 83 ans habite dans une dépendance d'un pavillon principal, qui appartient à sa famille, mais qui été squatté à plusieurs reprises.
Deux jours avant les faits, le 1er mai, plusieurs squatteurs avaient d'ailleurs été évacués, parmi lesquels les deux suspects. Selon les éléments recueillis par la police, ces derniers seraient revenus deux jours plus tard pour cambrioler le logement de la victime, situé à quelques mètres du pavillon squatté. L’un des deux violeurs présumés, reconnu par la victime, a avoué le cambriolage. Il a expliqué être venu récupérer un caddy, qui a d’ailleurs été retrouvé dans le jardin par la police, avec à l’intérieur une culotte de la victime.
La victime, traumatisée, a été hospitalisée. Elle dit avoir été violée par les deux hommes, l'un après l'autre. Outre de nombreuses blessures au visage, les examens médicaux ont révélé des «érosions» récentes au niveau génital, a-t-on appris de source policière. Elle s’est vue attribuer dix jours d’ITT.
Deux suspects placés sous oqtf
Le premier suspect, un certain Aness B., âgé de 29 ans, a été interpellé dans la soirée du 4 mai, le lendemain des faits. Selon des sources concordantes à CNEWS, il serait de nationalité algérienne, en situation irrégulière, SDF, et vendeur à la sauvette. Il a été laissé libre à l'issue de sa garde à vue faute de trace génétique. Dans son parcours, il apparaît que la préfecture de Bobigny avait décidé de lui délivrer une OQTF avec placement au centre de rétention administrative du Mesnil Amelot, en date du 26 septembre 2022, en vue de son expulsion.
Le second suspect, interpellé et déféré le 5 mai, est un certain Benaouda D., âgé de 38 ans. Selon les mêmes sources, il est également de nationalité algérienne, et connu des services de police pour des vols et des dégradations de biens. En situation irrégulière sur le territoire français, il s'était vu délivrer une OQTF le 22 février 2023. Il a par ailleurs effectué une peine de prison à Fresnes, dont il est sorti le 12 septembre 2022. Il a été placé en détention provisoire pour viol.
«On vit dans un monde de fous»
Contactée par CNEWS, une riveraine indique que la victime habite le quartier depuis de nombreuses années. Du fait de ses handicaps physiques et mentaux, elle a vécu longtemps avec sa mère, qui est depuis décédée. «Elle était toute gentille. On la voyait souvent assise dehors, à regarder les voitures et les passants. Elle avait beaucoup de visites, que ce soit pour ses repas ou ses soins».
Cette même riveraine indique que le quartier, autrefois tranquille, s’est fortement dégradé avec le temps : «Je n’ai qu’une hâte, c’est d’être à la retraite pour pouvoir quitter la Seine-Saint-Denis et m’installer en Vendée».
Rue Racine, les autres habitants peinent à réaliser la violence des faits. «Les cambriolages ça existe, ça a toujours existé, a déclaré l'un d'entre eux au micro de CNEWS. Mais de là à violer une dame handicapée de 83 ans [...] Franchement je n'aurais jamais imaginé ça». «On vit dans un monde de fous, enchérit un autre [...] C'est malheureux mais rien ne m'étonne maintenant. C'est incroyable ce qui se passe».
Plusieurs riverains confirment que «le quartier a été énormément cambriolé». Dans cette rue calme en apparence, de nombreuses maisons sont équipées pour éviter les intrusions. Personne n'aurait toutefois pu imaginer une telle violence qui, de l'avis de tous, dépasse l'entendement.