Le 5 février 2019, un gigantesque incendie se déclarait rue Erlanger, à Paris (16e), faisant dix morts et 96 blessés. Alors que le procès de la principale suspecte s'ouvre lundi, de nombreuses victimes sont encore sous le choc.
Le traumatisme reste toujours vif quatre ans après. Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, dix personnes ont trouvé la mort, et 96 ont été blessées, dans un violent incendie qui a ravagé le numéro 17 bis de la rue Erlanger, à Paris (16e).
Parmi les victimes, Claire, encore très marquée par ce drame. Cette nuit-là, elle a passé deux heures sur son balcon, pieds nus, à attendre les pompiers. «J'entends mes voisins hurler, j'entends les hurlements de quelqu'un qui est en train d'être attrapé par le feu. Je sens aussi des odeurs... Mais pas que des odeurs de plastique», se rappelle-t-elle.
Depuis cette nuit de cauchemar, Claire a quitté Paris, et a souhaité se réinstaller dans un bâtiment où il est possible de sortir à tout moment : «je peux évacuer de ma chambre, du salon, et ici, j'ai ma corde en cas de besoin».
«Je voulais simplement sauver ma gosse»
Le témoignage de Pascale, qui a perdu sa fille, Adèle, est aussi particulièrement émouvant. Cette nuit-là, Pascale avait passé près d'une heure au téléphone avec Adèle à espérer l'arrivée des secours. «Ma fille voulait monter sur le toit, tandis que le pompier lui disait de rester à terre. J'ai insisté pour lui dire qu'elle logeait au dernier étage, mais le pompier s'est fâché, et m'a répondu : "madame, arrêtez de donner des consignes contraires aux miennes". Je voulais simplement sauver ma gosse», a-t-elle expliqué au micro de CNEWS.
«Adèle a finalement écouté le professionnel et n'a pas écouté maman. Elle a assisté à toute la progression du feu pendant une heure, jusqu'à sa mort. Ses dernières paroles ont été 'maman, j'ai les flammes sur moi'», confie Pascale, les larmes aux yeux.
Aujourd'hui, Pascale affirme ne vouloir prendre aucune revanche et dit souhaiter seulement avoir des réponses aux nombreuses questions qu'elle se pose.
Ce lundi 6 février 2023, le procès d'Essia B., la principale suspecte et également ancienne habitante de l'immeuble va s'ouvrir devant la cour d'assises de Paris. Il devrait durer trois semaines. Les débats devraient se pencher notamment sur le profil de la mise en cause qui souffrait de troubles psychiatriques.