Dans un contexte de forte inflation, les professionnels du bâtiment constatent une multiplication des vols de matières premières, câbles ou outils sur les chantiers. Des engins de transport ou de manutention sont également dérobés.
Les professionnels du BTP n’avaient pas besoin de ça. Confrontés eux aussi aux hausses de prix sur les matériaux de construction, ils doivent dans le même temps faire face aux vols qui se déroulent sur leur chantier. Un phénomène qui explose avec l’inflation.
«Ce matin, mon chef de chantier m’a appelé pour me dire que la porte du container avait été coupée. Il manquait du matériel, du câble, des appareils électroportatifs, la sertisseuse», détaille ainsi Mathias Bony, de la coopérative Nouvelle d’électricité à CNEWS. Le tout pour un préjudice estimé à près de 10.000 euros.
Le manque à gagner est énorme, d’autant que ces faits se produisent, selon lui, sur 60 % de ses chantiers. La faute à des possibilités de revente très lucratives pour les malfrats.
Un préjudice total estimé à deux milliards d'euros l'an passé
«Malgré la surveillance et les systèmes mis en place, quand on voit les prix de rachat des métaux, cela devient compliqué de protéger efficacement les chantiers», se désole le responsable.
Le prix du cuivre a notamment doublé en un an. Ce qui attire grandement les voleurs de câbles, mais oblige aussi les entrepreneurs à faire du stock pour éviter de subir une inflation qui ne cesse de grimper. «Ce n’est pas la meilleure des solutions, mais on n’a pas le choix».
D’après la dernière enquête de la fédération française du BTP, le préjudice annuel de ces vols a atteint deux milliards d’euros l’année dernière.