Grigor Dimitrov et Stan Wawrinka : il n'y plus que ces deux hommes pour empêcher une nouvelle finale entre Rafael Nadal et Roger Federer à l'Open d'Australie, affiche vintage qui fait encore rêver la plupart des amoureux du tennis.
Comme son vieux complice la veille, l'Espagnol a rejoint le dernier carré en trois sets aux dépens du Canadien Milos Raonic, 3e mondial, 6-4, 7-6 (9/7), 6-4. La tâche était plus ardue que celle du Suisse la veille face à l'Allemand Mischa Zverev et Nadal s'en est sorti avec maestria. Son premier set a même été exceptionnel. Jouant long sans pratiquement commettre de fautes, il a joué à un niveau qu'on ne lui avait pas connu depuis sa victoire à Monte-Carlo l'an passé, avant qu'une blessure au poignet n'empoisonne le reste de sa saison.
A lire aussi : Vidéo : Tsonga et Wawrinka se disputent pour un mauvais regard à l'Open d'Australie
L'arrivée de son ami et compatriote Carlos Moya dans son équipe d'entraîneurs, aux côtés de son oncle Toni, y est-elle pour quelque chose ? En tout cas, la confiance est de retour. Nadal l'a montré dans la deuxième manche en sauvant six balles de set, trois sur son service à 4-5 puis trois autres dans le tie-break, avant de conclure sur sa première.
Attention à Dimitrov
Raonic au contraire commettait l'irréparable en faisant une double faute sur l'une de ses occasions d'égalisation. Il n'y avait plus qu'à enfoncer le clou dans le troisième set face à un rival peut-être diminué par un problème aux adducteurs. Battu par ce terrible serveur il y a quinze jours à Brisbane, l'Espagnol s'est rapproché un peu de sa ligne pour retourner. Résultat: il a remis en jeu 70% des services du canonnier canadien, limité à 14 aces, son plus faible total du tournoi.
A lire aussi : Open d'Australie : la chance de Roger Federer ?
La demi-finale contre Grigor Dimitrov, sa première en Grand Chelem depuis sa victoire à Roland-Garros en 2014, est à sa portée, même si son bilan contre cet adversaire, sept victoires à une, est un peu trompeur. D'abord c'est le Bulgare, 15e mondial, qui a gagné le dernier duel, à Pékin l'an dernier, et surtout l'ex-«Baby Fed» joue le tennis de sa vie à 25 ans.
Le conte de fées de Lucic-Baroni
Il en a encore fait la démonstration en surclassant David Goffin (11e), le premier quart-de-finaliste belge à Melbourne, en trois sets 6-3, 6-2, 6-4. Dans une forme physique étincelante, Dimitrov «était sur toutes les balles», a dit le Belge, qu'il a beaucoup gêné avec ses revers slicés «fédéresques».
ci-dessus
Comme chez les messieurs, il y a trois trentenaires dans le dernier carré féminin, la Croate Mirjana Lucic-Baroni, 34 ans, et les sœurs Serena et Venus Williams, 35 et 36 ans. La troisième Américaine, Coco Vandeweghe, 35e mondiale, fait figure de petite jeune à 25 ans. Pour Lucic-Baroni, le conte de fées se poursuit. La 79e mondiale a éliminé sa deuxième top 5 de la quinzaine, la Tchèque Karolina Pliskova (5e) en trois sets 6-4, 3-6, 6-4, après la Polonaise Agnieszka Radwanska (3e).
A lire aussi : Prof de tennis et 772e joueur mondial, il va affronter Roger Federer
Lucic avait été l'un des grands espoirs du tennis mondial dans son adolescence, à la fin des années 1990. Apparue sur le circuit à l'âge de quinze, elle en avait 17 lorsqu'elle joua la demi-finale de Wimbledon en 1999 contre Steffi Graf. Mais cette réussite sportive cachait une vie privée dramatique à cause d'un père qui la battait. Elle avait été contrainte de fuir son pays et de s'exiler aux États-Unis avec sa mère et ses frères et sœurs.
Mais à cause de problèmes financiers, sa carrière a connu une longue éclipse. Entre 2003 et 2009, elle n'a disputé aucun tournoi du Grand Chelem. Elle affrontera Serena Williams, qui a surclassé la Britannique Johanna Konta, 9e mondiale, en deux sets 6-2, 6-3. Venus rencontre Vandeweghe.