Selon les experts, la « génération iPad », celle des enfants qui utilisent trop les tablettes et les ordinateurs, connaît moins de vocabulaire que les autres jeunes, notamment car ils écoutent moins leur famille et leurs professeurs.
L’apprentissage du vocabulaire passe par l’interaction avec les autres et par l’écoute de conversations. Or, en utilisant trop tablettes et ordinateurs, les enfants écoutent moins leurs parents et leurs professeurs. Selon les experts, textos, emails, et autres technologies freineraient donc la découverte de nouveaux mots. Pour eux, la « tradition orale » de transmission de la langue s’éroderait à mesure que les jeunes passent de plus en plus de temps devant des écrans.
Marco Catani, spécialiste de l’Institut de Psychiatrie du King’s College de Londres, s’inquiète dans le Daily Mail des répercussions de ce manque de conversation : « Nous avons moins de temps pour se parler les uns les autres et nos enfants apprennent désormais par d’autres moyens. Ils ont accès à Internet et utilisent des iPhones, des smartphones et des tablettes. Ce sont des supports visuels plus que sonores, il est donc probable qu’ils se retrouvent avec moins de vocabulaire en moyenne que les générations précédentes. »
L’écoute, clé de l’apprentissage des mots
Dans une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue anglaise de l’Académie nationale des sciences, les cerveaux de 27 volontaires ont été scannés alors qu’ils apprenaient des mots inventés. Les chercheurs ont constaté que l’écoute puis l’imitation verbale et la conversation étaient les clés de la compréhension et de l’apprentissage.
Le Dr Catani explique que lorsqu’on apprend un nouveau mot, « on commence par entendre un bruit, puis on le répète jusqu’à ce qu’il soit correct. C’est ainsi que l’on améliore son vocabulaire de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, où l’on connait environ 30.000 mots. »
Pour le docteur, il est donc essentiel de tenir le plus souvent possible des conversations avec les enfants, de façon à maintenir une « tradition orale. » Un sondage du Musée du Design avait déjà montré que les Britanniques considéraient Internet comme une menace à la connaissance : si 53% d’entre eux trouvaient que le web leur permettait d’en savoir plus qu’auparavant, 37% pensaient toutefois que le recours constant à la technologie avait réduit leurs connaissances.
Par ailleurs, l’usage des ordinateurs avait déjà été pointé du doigt par les spécialistes pour réduire la durée de l’attention et rendre les gens plus égocentriques.
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