Des chercheurs de l'Inserm ont découvert que certaines cellules du pancréas de la souris étaient capables de produire de l'insuline. Si cette même fonction était décelée chez l'homme, elle changerait la vie des diabétiques de type 1 en leur évitant des injections quotidiennes.
"Nous sommes optimistes et enthousiastes mais il faut se garder de donner de faux espoirs. Un traitement du diabète avec cette méthode n’est pas pour demain" prévient Patrick Collombat, directeur de l'Inserm et auteur d'une étude publiée dans la revue Developmental Cell sur le diabète chez les souris.
Il n'empêche, ses découvertes offrent une sérieuse piste pour traiter les diabétiques à moyen-terme. Ses équipes sont parvenues à détourner plusieurs fois la fonction première des cellules créatrices de glucose dans le pancréas des souris pour qu'elles deviennent productrices d'insuline.
Plus d'injections d'insuline ?
Or le principal problème des diabétiques de type 1, c'est qu'ils doivent s'injecter quotidiennement des doses d'insuline. Si les chercheurs de l'Inserm parvenaient à reproduire le même schéma dans un pancréas humain, ils éviteraient à tous les malades ce geste quotidien.
Concrètement, les chercheurs ont introduit un "master-gène" dans le pancréas de souris diabétiques pour qu'il annule la programmation naturelle des cellules.
Un coup de génie, puisque grâce à lui, des cellules programmées deviennent comme par magie des cellules "β", celles-là même nécessaires à la production de l'insuline et dont les diabétiques sont dépourvus. Plus fort encore. Les chercheurs ont détruit plusieurs fois ces cellules qui ont continué à se régénérer grâce à la présence du "master-gène".
160.000 personnes devraient souffrir de diabète de type 1 en France à l'horizon 2020. Cette piste de soins est donc d'autant plus attendue que le nombre de patients potentiellement concernés augmente de 3 à 5% par an.