Les nouvelles extensions internet, qui vont permettre à de nouveaux suffixes tels .book ou .paris de côtoyer les classiques .org ou .com, seront lancées à partir de mi-2013, a indiqué mardi à Paris le président de l'organisme chargé de leur régulation (Icann), Fadi Chehadé.
Quelque 1.9O0 dossiers de demandes pour de nouvelles extensions avaient été déposés en juin 2012 (dont une cinquantaine en France) au terme d'un appel d'offres.
Cette opération est considérée comme l'une des plus importantes évolutions de la structure d'internet depuis des années, et va permettre à des entreprises, des organisations ou des collectivités de déposer leur propre nom ou marque, ou un nom plus générique.
La plupart des extensions demandées (66%) sont de nature géographique (.paris, .miami, .nyc). Les plus convoitées sont .app (pour application) que 13 candidats réclamaient (comme Google et Amazon) ainsi que .book, .blog .pizza ou encore .beauty.
Les premiers des nouveaux suffixes à être autorisés devraient apparaître sur le net "d'ici mi-2013, aux alentours de juin", a indiqué lors d'un point presse M. Chehadé, président depuis octobre de l'Icann, l'organisme indépendant chargé de réglementer les noms de domaine sur internet, et dont les décisions s'imposent mondialement.
Les 116 premières extensions à faire leur apparition seront volontairement en "caractères non-latins ou non-cyrilliques", soit en chinois ou en arabe, pour promouvoir ces régions: le tout premier nouveau suffixe sera ainsi .catholique en chinois, a précisé le président de l'Icann.
L'introduction de ces nouveaux suffixes se fera à un rythme d'une vingtaine chaque semaine, a-t-il indiqué.
Côté français, les premières extensions de nouvelle génération devraient être .paris et .bzh (déposée par la région Bretagne), a précisé Mathieu Weill, directeur général de l'Afnic, association gestionnaire des noms de domaine internet en .fr.
Créée en 1998 sous l'administration Clinton, l'Icann n'est cependant plus sous contrat direct du gouvernement américain depuis 2009. Certains pays plaident pour que ses fonctions et pouvoirs soient pris en charge par un organisme dirigé par l'ONU.
"Internet est une infrastructure qui a été créée non pas par un gouvernement mais par nous tous, et aucun gouvernement ne doit donc le gouverner seul. Les gouvernements ont certes un rôle dans la gouvernance de l'internet, mais ils n'en sont qu'un acteur parmi d'autres", a affirmé mardi M. Chehadé.